Six des 109 banques en zone euro sont passées sous le niveau de fonds propres exigé par le régulateur en 2019. Quatre de ces établissements ont remédié à la situation avant la fin de l’année, les deux derniers ont été invités à prendre des mesures correctives, selon un récent article de Bourse Direct.
« Des actions correctrices, assorties d’un calendrier précis, ont été prescrites aux banques qui n’ont pas pris de mesures satisfaisantes au dernier trimestre 2019 », a ajouté la BCE.
Depuis la crise de 2008, les banques européennes doivent se plier à des exigences de fonds propres. La BCE exige par exemple que les banques détiennent un montant minimum de capital – mesuré en fonds propres (CET1) rapportés aux actifs à risques. Alors que ces exigences étaient en hausse constante, les exigences et recommandations totales de fonds propres CET1 sont restées stables cette année par rapport à 2018 à 10,6%.
Quelques inquiétudes
En 2019, le superviseur, qui juge les banques sur plusieurs éléments clés pour jauger de leur solidité, a relevé des « détériorations notables », notamment des bénéfices « inférieurs au coût de leur capital » chez la majorité des établissements importants, selon l’AFP.
À cela, s’ajoutent des lacunes de gouvernances qui font que « les organes de direction manquent d’efficacité et les contrôles internes sont insuffisants ».
Finalement, le superviseur a également noté que les banques étaient davantage exposées à certains risques opérationnels, notamment ceux liés à l’informatique et à la cybersécurité.
« S’il est indéniable que l’environnement extérieur est difficile, cela ne va pas changer à court terme. Les banques doivent intensifier leurs efforts de gestion pour recentrer leurs modèles d’entreprise, déployer des stratégies efficaces en matière de numérisation et obtenir des améliorations plus radicales en matière de rentabilité », a commenté Andrea Enria, qui dirige le bras de contrôle de la BCE.
Toutefois, la situation est loin d’être désespérée. La BCE a noté avec satisfaction la baisse continue du volume des prêts en souffrance. Ceux-ci représentaient 543 milliards d’euros à la fin du mois de septembre 2019 au sein de l’échantillon, soit un ratio de 3,4%, contre environ 1 000 milliards d’euros et un ratio de 8% en 2014, l’année où la BCE a commencé à assumer ses missions de surveillance des banques.