Les derniers mois ont été marqués par plusieurs événements qui ont mené à une volatilité accrue du marché, et donc à des comportements parfois irrationnels des investisseurs. Ces comportements sont souvent dus à des biais personnels, qui influencent la prise de décision et, éventuellement, le rendement.
Richardson GMP a noté quelques biais récurrents dans l’industrie de la finance, en prenant soin d’indiquer des stratégies pour y faire face.
Effet d’autruche
L’effet d’autruche se produit lorsque nous nous concentrons ou mettons davantage l’accent sur les bonnes nouvelles et ignorons ou minimisons les mauvaises nouvelles (verre à moitié plein). Au début de 2020, ce fut le cas, les investisseurs étant davantage axés sur les perspectives du tourisme spatial que sur une crise sanitaire en Chine. La plupart de ceux qui étaient au courant de la pandémie ont présenté les comparaisons avec des pandémies précédentes comme une opportunité d’achat à court terme.
Cet effet détourne notre attention des mauvaises nouvelles, presque comme un mécanisme de défense. Les investisseurs les plus exposés à ce biais sont ceux qui se sont attachés à une vue, une opinion ou une position pendant une longue période.
Pour balancer cet effet, le rapport recommande de rechercher activement les opinions négatives ou contraires, ce qui peut aider à concevoir des scénarios alternatifs. Il recommande aussi d’obtenir un deuxième avis. D’autres experts en la matière peuvent ne pas être aussi attachés à votre point de vue ou à votre opinion, ce qui permet une approche plus équilibrée dans l’analyse du pour et du contre.
Biais de disponibilité
Ce biais apparaît plus distinctement aujourd’hui alors que la plupart des yeux sont rivés sur les protestations, se demandant si cela entraînera une accélération des cas de la COVID-19. Au même moment, le nombre de cas augmente très rapidement dans les pays en développement. Des informations moins diffusées incluent le fait que l’Italie et l’Espagne ont réouvert leurs économies, et même leurs frontières, et voient le moins de nouveaux cas depuis le début, même moins que le Canada.
Pour contrer ce biais, il faudrait, selon le rapport, s’assurer de l’authenticité des sources d’informations d’investissement et tenter de les diversifier.
Biais d’ancrage
À l’heure actuelle, de nombreux investisseurs sont fixés sur les creux de mars, disant: « Comment puis-je acheter aujourd’hui, étant donné que c’était beaucoup moins cher il y a deux mois? » Le TSX était inférieur à 11 500 en mars et est maintenant presque à 16 000. Cependant, la valeur des creux de mars n’est peut-être même pas une référence car elle a été exacerbée par la pandémie qui battait son plein, un marché des obligations de sociétés gelé et des perspectives inconnues quant à l’impact économique de la distanciation sociale. Ce que nous savons aujourd’hui est très différent, le risque est moindre et les prix devraient être plus élevés.
Pour éliminer le risque de tomber dans ce biais comportemental, un investisseur devrait supprimer tous les coûts initiaux lors d’une analyse de portefeuille. La décision d’acheter, conserver ou vendre une position ou un fonds doit être basée sur des perspectives futures par rapport à son prix actuel. Il est acceptable de considérer le coût pour des raisons fiscales, mais cela devrait être secondaire.
La peur de passer à côté d’une opportunité
Cette peur n’est en fait pas un biais de comportement, précise le rapport, mais le résultat de quelques biais: aversion à la perte, comportement de troupeau et biais de statu quo. Sans surprise, cela affecte les investisseurs lorsque les marchés ou des secteurs spécifiques ont une grande volatilité.
Une des façons d’éviter ce genre d’influence est d’être plus systématique. La peur de passer à côté d’une opportunité est souvent causée par l’inaction due à la peur ou au regret. Une approche plus systématique qui réduit les émotions peut certainement aider. Il est utile aussi d’avoir un plan à long terme, ce qui occulte l’importance d’analyser la volatilité du marché sur une base quotidienne.