Cette démarche a fait bondir la facture à un montant jamais vu, environ 3 milliards de dollars (G$), depuis la création de l’organisation, en 1983.
Au cours des trois derniers mois de l’exercice terminé le 31 mai, pas moins de 61 000 demandes ont été reçues, alors que la moyenne annuelle oscille aux alentours de 49 000, a indiqué le Fonds, mardi, en dévoilant un rendement annualisé de 0,8 %, ou 230 M$. Sur un horizon de cinq ans, la performance est de 5,9 %.
« Nous avons toujours géré nos actifs en conséquence en ayant les liquidités pour (faire les rachats) », a expliqué son président et chef de la direction, Gaétan Morin, au cours d’une entrevue téléphonique.
« Nous avions constaté le même phénomène, mais avec une moins grande ampleur, en 2008 » lors de la dernière crise financière.
Le Fonds réévalue le cours de son action à la fin décembre ainsi qu’à la fin de son exercice. Cela fait en sorte que le cours de son titre demeurait inchangé à 46,20 $ pendant que les marchés boursiers affichaient d’importants reculs lorsque la crise sanitaire a frappé, en mars. En date du 31 mai, la valeur de l’action a été ramenée à 44,24 $.
La forte croissance des demandes de rachat a contribué à faire reculer l’actif net à 13,8 G$, alors qu’il était de 15,6 G$ à la fin du dernier exercice financier. Pas moins de 1,9 G $ d’actions avaient été rachetées en date du 31 mai alors que les rachats en traitement étaient de 1,09 G$.
Selon M. Morin, deux facteurs sont également à l’origine de l’augmentation du nombre de demandes de rachat. Premièrement, à l’instar de la démographie québécoise, l’heure de la retraite sonne pour un nombre croissant de déposants. De plus, certains avaient décidé de patienter avant de retirer leurs billes en raison des rendements « intéressants » générés au cours des dernières années.
En deux temps
Au terme des six premiers mois de son exercice, avant que n’éclate la crise sanitaire, le Fonds avait généré une performance de 5,2 %, avant d’afficher un rendement négatif de 4,2 % au cours de la deuxième moitié de son année financière.
L’an dernier, la performance, qui ne tient pas compte de l’impact des crédits d’impôt provincial et fédéral pour cotisations aux fonds de travailleurs, avait été de 7,1 %, ou 1,13 G$.
« Avec 13,8 G$ en capital, pas de dette, cela ferait l’envie de bien des fonds d’investissement partout sur la planète, a souligné M. Morin, à propos des résultats du dernier exercice financier. Nous étions à ce niveau il y a à peine deux ou trois ans. À ce moment, nous étions tout aussi actifs qu’aujourd’hui. »
La tempête économique a fait en sorte que le Fonds a injecté 1,4 G$ dans les compagnies québécoises l’an dernier, ce qui a dépassé de 40 % son objectif. Même si l’organisation doit naviguer « un peu dans le brouillard » en raison du contexte économique incertain, elle s’attend à ce que ses investissements oscillent entre 800 M$ et 1 G$, sa fourchette habituelle, au cours de l’exercice en cours, a expliqué M. Morin.
L’an dernier, le portefeuille d’investissements en capital de développement auprès des entreprises québécoises a généré un rendement de 1,9 %, alors que celui des titres cotés en Bourse a fléchi de 7,7 %. La performance des « autres investissements », qui tiennent compte des titres à revenu fixe, des actions et des autres titres, a été de 6,8 %.
Parallèlement à son actif net de 13,8 G$ en date du 31 mai, le Fonds comptait 3329 entreprises « partenaires » ainsi que 707 935 actionnaires-épargnants à la fin de son plus récent exercice.
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Le rendement du Fonds de solidarité FTQ au cours des dernières années:
_ 2020: 0,8 %
_ 2019: 7,8 %
_ 2018: 7,5 %
_ 2017: 9,1 %
_ 2016: 4,4 %