Malgré la pandémie et le confinement, il est faux de penser qu’on peut mettre le réseautage de côté. Au contraire, cette pratique est plus importante que jamais, selon les dires de Noah Askin, professeur de comportement organisationnel à l’école de commerce Insead. Il faut simplement l’envisager différemment, suggère le journal Les Affaires.
Pour bien réseauter dans le contexte actuel, il est nécessaire d’éviter certains écueils. Noah Askin a profité du webinaire « Networking in our new reality » pour le rappeler et souligner les bonnes pratiques.
Voici deux écueils à éviter :
1) S’enfermer dans son réseau :
Le réseautage n’est pas un exercice que tout le monde apprécie et souvent on se contente du réseau dont on dispose déjà. Toutefois, un réseau homogène est pauvre en nouvelles informations.
« Un tel type de réseau est considéré comme « fermé », insiste Noah Askin. Pour l’échange d’informations, on peut le voir comme quelqu’un qui tremperait dans un bain et qui, assoiffé, serait contraint de boire l’eau du bain, faute d’autre source : quelqu’un dans cette situation recycle les mêmes informations, encore et encore. Ce n’est pas sain, ni pertinent. L’efficacité est donc nulle. »
2) Éviter les objectifs trop hauts :
Si le réseautage est fait pour rencontrer des gens, il ne faut pas se rendre à ce genre d’événement dans l’optique de rencontrer le plus de personnes possible.
« Trop de gens participent à un événement – réel ou virtuel – en se disant qu’il leur faut en ramener une demi-douzaine de nouveaux contacts d’affaires, précise Noah Askin. Sans quoi, ils auront raté leur coup. Résultat? Ils abordent les gens en se disant “ Tiens, tiens… Je vais réseauter avec cette personne, lui montrer combien il peut lui être utile que je sois l’un de ses nouveaux contacts ˮ »
En abordant les gens avec cette idée en tête, on est presque certain d’établir un mauvais premier contact, car il manquera d’authenticité et de sincérité, souligne le spécialiste.
De belles pratiques
Gardez ces conseils en tête pour améliorer votre façon de réseauter.
- Diversifier son réseau
Le but du réseautage est d’agrandir son réseau de contacts, mais aussi de le diversifier afin d’avoir accès à davantage d’informations.
Avec un réseau ouvert, il est plus probable d’entendre parler des nouveaux projets de personnes qui pourraient également toucher votre domaine, mais dont vous n’avez jamais entendus parler. Vous êtes ainsi en position de force pour proposer vos services.
- Agir en connecteur
Faites-en sorte de vous positionner comme un point de contact entre deux communautés de gens qui auraient tout intérêt à davantage se parler, mais ne le font pas. Ainsi, vous pourrez avoir accès aux informations des deux communautés, décider desquelles vous voulez communiquer et devenir indispensable à tous.
Noah Askin offre trois astuces pour devenir un bon connecteur ou simplement pour oser se lancer :
1) Pensez à votre futur
Pensez à l’endroit vous aimeriez être rendu dans votre carrière dans trois ans, puis déterminez des objectifs pour y parvenir. Ensuite, identifier les personnes – ou les types de personnes – avec lesquelles vous devriez entrer en contact pour cela.
2) Créez une liste de contacts
Dresser une liste de 50 à 100 personnes que vous devriez contacter pour réaliser vos objectifs.
« Ce dont il s’agit ici n’est pas d’établir des liens totalement nouveaux, bien qu’ils puissent l’être, mais plutôt de recourir à des liens avec des personnes que vous connaissez assez bien (que vous rencontrez trois à quatre fois par an). Et ce, dans le but de renforcer ces liens faibles, par exemple en les tenant informés de ce que vous faites et de ce que vous avez réalisé dernièrement », précise Noah Askin.
Ensuite, classez ces personnes en ordre d’importance et renseignez vous sur elles.
3) Réseautez souvent
Il n’y a pas de formule magique. Pour développer un bon réseau, il faut réseauter souvent. Pour ceux qui n’ont pas l’habitude, Noah Askin suggère de nouer des contacts « avec deux ou trois personnes chaque semaine », ce qui permettra d’agrandir votre réseau à une cinquantaine de contacts en un an.
Le virtuel n’est pas une barrière
Le fait que le réseautage soit virtuel ne devrait pas être vu comme un frein ou l’excuse pour arrêter de réseauter. Au contraire, il faut en tirer parti. Noah Askin suggère de déterminer deux tranches de 15 minutes par semaine et annoncer ensuite sur LinkedIn que vous organisez une discussion en ligne qui veut bien y participer.
Celui qui se signalera en premier sera la personne avec qui vous ferez cette rencontre de 15 minutes. L’objectif de la discussion sera d’échanger des idées sur un sujet précis ou partager des conseils pratiques. Faites-en sorte que la discussion soit passionnante pour vous deux en demandant à votre intervenant pourquoi il a accepté de vous rencontrer. Cela vous permettra d’orienter la discussion lors de votre rencontre.
Noah Askin s’astreint lui-même à cette pratique. « J’ai parlé ainsi avec des gens du monde entier, dont certains que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam, raconte-t-il. Des gens de tous les secteurs d’activités, à des étapes différentes de leur carrière. Nombre d’entre eux sont tombés sur mon appel lancé sur LinkedIn, ils y ont répondu, curieux, et cela s’est révélé bénéfique pour tout le monde, presque tout le temps. »
En conclusion, il rappelle que tout le monde a quelque chose d’intéressant à partager.