La COVID-19 a amplifié les obstacles structurels auxquels font face les femmes entrepreneures au Canada, selon le premier rapport annuel du Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE).
« Nous risquons de revenir en arrière sur des dizaines d’années de progrès si nous ne nous penchons pas sérieusement sur les différences entre les femmes et les hommes entrepreneurs et si nous ne veillons pas à ce que les programmes et les plans de rétablissement tiennent compte de l’égalité entre les sexes et de la diversité, prévient l’auteure principale de l’étude, Wendy Cukier, fondatrice du Diversity Institute et directrice universitaire du Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat. Même les définitions de l’entrepreneuriat peuvent constituer un obstacle pour les femmes et ont eu une incidence sur les programmes de soutien à l’intervention de COVID-19 pour les femmes entrepreneures. »
L’étude met ainsi en évidence plusieurs enjeux importants :
- Alors que les femmes représentent plus du tiers (37 %) des travailleurs autonomes canadiens, seules 15,6 % sont propriétaires majoritaires de petites et moyennes entreprises (PME).
- Ces femmes entrepreneures sont plus susceptibles de travailler dans les secteurs des services, social, de la santé et de la beauté et de l’alimentation, des secteurs durement frappés par la pandémie, que dans le secteur manufacturier et technologique.
- Elles sont moins susceptibles de rechercher du financement que les hommes. Les sociétés appartenant à des hommes sont plus susceptibles de recevoir du capital de risque ou du financement providentiel et d’autres formes de levier comme le crédit commercial ou la location de capital.
- Les plus petites PME, celles de moins de 20 employés, ont été les plus durement touchées par la pandémie. Comme les femmes sont plus susceptibles de posséder de plus petites entreprises, ce sont elles qui ont été le plus touchées par la COVID-19.
- Dans l’ensemble, le pourcentage d’entreprises appartenant à des femmes qui ont mis à pied du personnel pendant la pandémie, soit 40,6 %, est à peu près égal au pourcentage d’entreprises appartenant à des hommes (40,5 %) qui ont dû faire de même. Cependant, le pourcentage d’entreprises appartenant à des femmes qui ont mis à pied 80 % ou plus de leurs employés est considérablement plus élevé que celui de l’ensemble des entreprises (62,1 % comparativement à 45,2 %).
« Les entreprises dirigées par des femmes sont un moteur clé de l’activité économique en Ontario, mais des obstacles persistants continuent de limiter leur croissance, affirme Michelle Eaton, vice-présidente, Affaires publiques, Chambre de commerce de l’Ontario. En moyenne, elles sont plus nouvelles et plus petites et ont moins accès au capital. Les défis que doivent surmonter les femmes entrepreneures ont été amplifiés au cours de la pandémie. Un grand nombre d’entre elles se sont retrouvées inadmissibles au soutien aux entreprises parce qu’elles travaillent dans les secteurs les plus touchés par les restrictions en matière de santé publique, en plus d’assumer des responsabilités de garde d’enfants qui ont touché les femmes de façon disproportionnée. Si nous voulons vraiment relancer l’économie, nous devons mieux évaluer et aborder les défis auxquels font face les femmes et les autres groupes sous-représentés d’entrepreneurs. La diversité entrepreneuriale est non seulement essentielle à la relance des femmes, mais aussi à celle de l’ensemble de l’économie. »
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