Au cours des premiers jours de la pandémie, les investisseurs étaient stressés, mais satisfaits des conseils de leurs conseillers, constate une enquête de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) publiée mercredi.
Dans l’enquête menée début avril, près de la moitié des répondants (47 %) ont déclaré qu’ils subissaient un niveau de stress accru. Une telle situation peut « affecter considérablement les décisions d’investissement en diminuant la volonté d’une personne à prendre des risques », selon l’enquête.
Toutefois, le sondage a révélé que la grande majorité des investisseurs (85 %) ont conservé tous leurs investissements pendant cette période de volatilité des marchés.
Les personnes les plus susceptibles de n’avoir vendu aucun investissement avaient des conseillers, de faibles connaissances financières et un faible niveau de stress lorsqu’elles réfléchissaient à leurs investissements.
Un nombre restreint, mais significatif de répondants (7 %) ont vendu une grande partie de leurs investissements – au moins 20 % de leur portefeuille.
La CVMO a noté que les données sur les répondants étaient insuffisantes pour évaluer s’ils ont vendu en raison du stress attribuable à la pandémie ou en raison de difficultés financières.
L’étude a toutefois révélé que pour 50 % des répondants les conseils d’un professionnel de la finance sont ce qu’ils prennent le plus en compte lorsqu’ils décident d’acheter ou de vendre.
Communication et conseils en cas de pandémie
La plupart des personnes interrogées ayant des conseillers (74 %) ont communiqué avec ceux-ci pendant la pandémie (l’enquête prenait en compte les robots parmi les conseillers). Près de la moitié ont eu des discussions avec leurs conseillers (46 %), tandis que 17 % ont reçu des messages informatifs et 11 % ont reçu une autre forme de communication.
Les 26 % restants n’ont eu aucune communication avec leurs conseillers.
Sur les 46% qui ont eu des discussions avec leurs conseillers, environ 29% ont dit que leurs conseillers les avaient contactés, tandis que 13,5% ont contacté leurs conseillers eux-mêmes et environ 4% des répondants ont pris contact avec leurs conseillers après avoir reçu des messages informatifs.
Le sujet le plus fréquent des discussions entre conseillers et clients était les événements économiques et boursiers (37 %), suivis par les changements de valeur du portefeuille (24 %), les plans financiers (18 %) et les besoins du client en matière d’emploi, de santé et de finances (17 %).
Dans l’ensemble, la majorité des investisseurs (81 %) ont évalué positivement les conseils de leurs conseillers pendant la pandémie. Ce chiffre comprend 18 % des répondants qui ont jugé les conseils « excellents », 35 % qui les ont jugés « très bons » et 28 % qui les ont jugés « bons ».
Une minorité importante – 19 % – n’a pas été impressionnée par les conseils de leurs conseillers, les jugeant « moyens », « médiocres » ou « très médiocres ».
Comme la question sur les conseils n’a été posée qu’aux investisseurs qui en ont reçu depuis le début de la pandémie, le sondage n’indique pas nécessairement la perception des conseils généralement reçus, a déclaré la CVMO dans le rapport de synthèse.
Pourquoi les clients changent de conseiller
Lorsqu’on leur a demandé s’ils avaient déjà changé de conseiller, environ quatre répondants sur dix (44 %) ont répondu par l’affirmative et 7 % supplémentaires ont déclaré qu’ils aimeraient le faire. Les personnes retraitées et disposant de plus d’actifs investis sont plus susceptibles d’avoir changé de conseiller.
Les principales raisons expliquant le changement de conseiller sont la retraite (32 % des répondants), la préférence (31 %), les conseils ou les services reçus (27 %) et les mauvais rendements (17 %). Les honoraires ont été cités par 13 % des répondants.
La plupart des conseillers ne devraient pas s’inquiéter du départ de leurs clients, car la majorité des répondants se disent satisfaits du service et des conseils de leurs conseillers (83 %).
Autre résultat positif : presque tous les répondants conseillés (95 %) ont déclaré que leurs conseillers les interrogeaient sur leurs objectifs d’investissement, leur tolérance au risque et leur horizon temporel. Pour ceux qui avaient déjà changé de conseiller, ce chiffre était encore plus élevé – 97 %.
Pour plus de détails, consultez l’enquête de la CVMO sur l’expérience des investisseurs.
À propos de l’enquête de la CVMO
Léger a mené un sondage en ligne auprès de 1 942 investisseurs canadiens entre le 1er et le 12 avril 2020, en utilisant le panel en ligne de Léger. Pour être admissibles, les investisseurs devaient avoir des investissements autres que des obligations d’épargne du Canada, des fonds distincts ou des régimes de retraite. Ils devaient également investir avec un conseiller (69 % des répondants) ou un service d’investissement en ligne (7 %), ou en tant qu’investisseur autogéré (23 %).
La CVMO a déclaré dans un rapport de synthèse qu’elle utilisera l’enquête pour « améliorer la formation des investisseurs et soutenir les petits investisseurs dans l’environnement complexe et incertain d’aujourd’hui ».