Le prix moyen national réel des maisons vendues en juillet a atteint un niveau record de 571 500 $, en hausse de 14,3 % par rapport au même mois l’année dernière, selon l’Association canadienne de l’immeuble.
Un changement dans le cycle du marché alimente en partie l’augmentation des prix, avait déclaré l’économiste principal de la Banque Royale Robert Hogue, au début du mois, dans une baladodiffusion.
Traditionnellement, acheteurs et vendeurs attendaient la venue du printemps, lorsque la neige avait commencé à disparaître, pour s’activer. Cette année, la fièvre printanière a été repoussée à l’été, une saison généralement plus calme, alors que les mesures de confinement avaient été levées.
Plusieurs agents immobiliers s’attendent à un automne chargé alors que plusieurs voudront avoir déménagé avant que ne s’installe l’hiver.
Rachel Gagnon, une courtière en immobilier d’Ottawa, a estimé que l’effervescence du marché immobilier était notamment attribuable aux recommandations incitant la population à demeurer à la maison, ce qui en a incité certains à vouloir une propriété plus grande.
« À moins qu’une deuxième vague (de cas d’infection à la COVID-19) ne vienne changer la donne, je crois que nous allons être occupés, a-t-elle dit. L’activité ne ralentira pas avant Noël. »
Mais Rachel Gagnon a également observé la pression exercée sur ceux qui tentent d’entrer dans le marché immobilier alors qu’ils peuvent se permettre un prêt hypothécaire, et ce, même si cela pèse sur leur pouvoir d’emprunt.
Pour sa part, Kean Birch, professeur agrégé à l’Université York, compte surveiller la prolongation ou la fin des reports de paiement hypothécaire.
« Je trouve inquiétant que les prix des logements continuent d’augmenter, a-t-il dit. La raison en est que nous ne savons pas ce qui va se passer une fois le report du paiement hypothécaire terminé, et les conséquences pourraient en fait être dramatiques dans tous les domaines. Et cela pourrait être très inéquitable. »
Dans une lettre publiée plus tôt ce mois-ci, le chef de la direction de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), anticipait une baisse du prix des maisons en dépit de « l’activité récente », qui semble être le « résultat de taux d’intérêt très bas et d’une forte réduction des nouvelles inscriptions ».
« Nos projections ont toujours anticipé un affaiblissement à la fin de 2020 et 2021 une fois que les soutiens gouvernementaux au revenu se sont dissipés », lit-on dans la lettre.
Cependant, Sherry Cooper, économiste en chef de la société de courtage Centres Hypothécaires Dominion, a qualifié les prévisions de la SCHL de « trop pessimistes ».
« Nous sommes dans la deuxième moitié de 2020, et le prix de vente moyen national a augmenté de 14,3 % d’une année sur l’autre, a-t-elle estimé. La bonne nouvelle est que le marché immobilier contribue à la reprise de l’activité économique. »