Les entreprises ont dû faire face à de nombreux défis en 2020 et c’est encore le cas en 2021 en raison de la pandémie de COVID-19, pourtant les faillites ont chuté dans de nombreux secteurs. Cette situation n’indique cependant pas une résilience financière, selon un rapport des services économiques TD.
Le rapport a analysé les données de Statistique Canada pour créer un indice de vulnérabilité des entreprises. La conclusion indique que les entreprises les plus vulnérables sont souvent les plus petites et se trouvent dans les secteurs des arts, du divertissement et des loisirs, de l’hébergement et des services de restauration.
Cependant, malgré la pression exercée sur les entreprises, on ne constate pas une hausse significative dans le nombre de demandes de restructuration ou de faillites déposées.
« En fait, le nombre de demandes de restructuration ou de faillites a diminué précipitamment dans les premiers mois de la pandémie, et bien qu’il ait commencé à augmenter ces derniers mois, il reste paradoxalement inférieur au niveau de l’année dernière lorsque l’économie était saine et en expansion constante », indique le rapport de la Banque TD.
Bien que de nombreux facteurs soient en jeu, la baisse reflète probablement « un plus grand nombre de créanciers patients ainsi qu’un soutien important du gouvernement », estime le rapport.
Le rapport note ainsi que des pays comme la Suède et l’Islande, qui n’avaient pas de mesures de blocage strictes au début de la pandémie – et qui offraient des programmes de soutien gouvernementaux moins généreux – ont signalé une augmentation des dépôts de bilan des entreprises d’une année sur l’autre.
Les entreprises des secteurs de l’hébergement et de la restauration, ainsi que de la construction, ont d’ailleurs enregistré des taux particulièrement élevés de recours au Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC), ce qui pourrait expliquer la baisse des faillites dans ces secteurs.
L’extension des prestations d’assurance-emploi et l’admissibilité des travailleurs indépendants aux prêts du CUEC auraient également pu contribuer à réduire le nombre de faillites.
Le rapport de la Banque TD a également noté que certaines entreprises ne sont pas prises en compte dans les données sur l’insolvabilité, comme les petites entreprises qui mettent simplement fin à leurs activités.
Dans l’ensemble, les taux d’insolvabilité plus faibles offrent plus de raisons de s’inquiéter que d’être optimiste, a déclaré la TD, car ils tiennent probablement compte de la dépendance aux fonds empruntés, ainsi que des sorties d’entreprises plus nombreuses.
Le véritable effet de la pandémie sur les entreprises ne sera évident que lorsque « les aides financières temporaires diminueront en même temps que la pandémie », souligne le rapport.
Après la fin de la crise, de nouvelles entreprises devront combler le vide qui en résultera.
Selon le rapport, « une épargne personnelle élevée et des loyers commerciaux plus bas devraient aider les nouvelles entreprises à démarrer sur une base solide ».