Les firmes et conseillers ont jusqu’à la fin 2021 pour adopter les réformes axées sur le client des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) adoptées en octobre 2019. Êtes-vous prêt à y faire face, notamment au niveau de la connaissance du produit?
La réglementation se divise en deux parties qui forment un tout : la connaissance du client et la connaissance du produit.
En fonction de ces réformes, les conseillers seront dans l’obligation de connaître la situation financière et personnelle de leurs clients, de manière plus spécifique. Cela permettra de prendre davantage de facteurs en compte dans leurs décisions de placement et pour établir le profil de risque de leur client. Les nouvelles réglementations exigent également que tout soit bien documenté, en fonction de procédures spécifiques. Une norme déjà acquise par la majorité des conseillers.
Du côté de la connaissance du produit, comme pour la connaissance du client, tout n’est pas nouveau. Mais les réformes axées sur le client ont mis en évidence le fait que le conseiller devait s’assurer de connaître tous les tenants et aboutissants d’un titre avant d’en faire la recommandation. Un point qui peut susciter davantage de problèmes dans une firme proposant de très nombreux produits.
Le conseiller doit notamment connaître les risques d’un produit, sa structure, sa liquidité et l’impact potentiel de ses coûts afin de pouvoir le recommander. Évidemment, il ne peut pas recommander un titre qui n’ait pas été approuvé par sa firme. Ces règles sont sans aucun doute rassurantes pour le client, mais demandent beaucoup de travail au conseiller.
Un suivi scrupuleux
Même après avoir offert le produit à son client, le conseiller n’a pas fini. Selon les réformes, celui-ci doit surveiller le titre pour repérer tout changement « significatif ». Ici le règlement est vague, mais il s’agit certainement de rester au fait des performances du titre, de ses changements de gestionnaires, de mandat ou de niveau de risque, avance Morningstar dans un article récent.
Le conseiller doit prévenir l’investisseur si le titre ne lui convient plus ou si le profil de risque a changé.
Selon le règlement, plus le véhicule de placement est complexe, plus le conseiller doit avoir d’informations le concernant. De ce fait, il sera capable l’expliquer de façon adéquate à son client.
Attention, le règlement s’applique également lors du transfert de client. Ainsi, si un conseiller hérite du client d’un collègue, il a pour devoir de connaître tous les produits du portefeuille de son nouveau client et s’assurer que ceux-ci continuent de lui convenir.
Évidemment, la plupart des conseillers font déjà tout ça, mais toujours d’une manière uniforme, d’où l’imposition de ces réformes. Celles-ci vont permettre la mise en place d’une norme minimale à laquelle tous les conseillers devront souscrire pour le bien de leurs clients.