Une majorité de Québécois (58 %) n’ont pas été affectés sur le plan financier par la pandémie, révèle un sondage réalisé par Lemieux Nolet Syndics autorisés en insolvabilité et Léger. En fait, 10 % des sondés auraient même constaté une augmentation de leurs revenus pendant cette période.
Toutefois, tout le monde n’a évidemment pas vécu cette pandémie d’une manière positive. Ainsi près du quart des répondants (22 %) notent une légère diminution de leurs revenus et 9 % rapportent une baisse significative.
« Financièrement parlant, une majorité de Québécois n’ont pas été affectés par la pandémie. Mais il y a quand même 31 % des gens qui ont été sondés qui ont dit avoir été affecté par la crise. C’est quand même pas mal. Le taux de chômage a augmenté. C’est certain qu’une partie de la population ne s’est pas enrichie pendant la crise », commente Martin Poirier, associé chez Lemieux Nolet Syndics autorisés en insolvabilité, dont les propos ont été rapportés par Le Soleil.
Cette hausse des revenus s’explique notamment par les nombreuses subventions offertes par le gouvernement fédéral et provincial comme la Prestation canadienne d’urgence (PCU). En raison du confinement, les Québécois ont été forcés de changer leurs habitudes de consommation, réduisant ainsi leurs dépenses en restauration et en loisirs.
Des retombées difficiles à chiffrer
Malgré ces chiffres pour le moins positifs, nous sommes loin d’être passés à travers cette crise. Les retombées de celle-ci pourraient avoir un impact négatif sur les finances de bien des Québécois, notamment quand les programmes prendront fin et que certains citoyens auront perdu leur emploi.
Sans compter les éventuelles surprises dans les rapports d’impôt, puisque rappelons-le, les subventions sont imposables et il n’y a pas toujours eu de retenu à la source, notamment pour la PCU.
« Je ne suis pas certain que tout le monde a eu la sagesse d’en laisser un petit peu de côté pour payer les impôts, note Martin Poirier. Si seulement une minorité de Québécois estime qu’ils devront peut-être recourir à des moyens pour obtenir de l’aide ou pour sortir de l’endettement alors qu’ils bénéficient aujourd’hui de certains programmes, penseront-ils la même chose quand ces derniers seront terminés? »
Notons de plus que certains programmes d’aide ne sont que des prêts, ils ont donc alourdi le passif des entreprises. Celles-ci auront-elles les liquidités suffisantes pour assurer leur relance? Y’aura-t-il assez de main-d’œuvre?
Le nombre de faillites pourrait donc croître au lendemain de la pandémie, estime Martin Poirier.
Du côté des consommateurs, les Québécois pourraient s’être habitués à avoir moins de sorties et continuer une fois le confinement fini, ou au contraire augmenter leurs sorties pour rattraper le temps perdu.
« Il y a 50 % des gens qui vont vouloir faire du rattrapage parce que le confinement, on est tous un peu tanné. L’autre 50 % va probablement demeurer un peu craintif et demeurer sur les lignes de côtés pendant un certain temps. Je ne sais donc pas dans quelle mesure le marché reprendra », déclare Martin Poirier.
La reprise du marché est d’autant plus nébuleuse que nombre de consommateurs se sont habitués à magasiner en ligne. Il y a donc fort à parier qu’ils continueront à procéder ainsi, en tout cas pour certains types de biens.