Grâce à des données économiques solides, aux progrès réalisés dans le déploiement des vaccins et à de nouvelles mesures de relance budgétaire, les économistes revoient à la hausse leurs prévisions de reprise et accélèrent les anticipations de hausse de l’inflation et des taux d’intérêt.
Dans un nouveau rapport, la Financière Banque Nationale (FBN) a ainsi indiqué qu’elle allait bientôt revoir à la hausse ses prévisions de base pour l’économie américaine et réviser ses perspectives de taux.
« Pour nous, il semble maintenant probable que l’écart de production aux États-Unis sera comblé d’ici la fin 2021 – un exploit étonnant compte tenu de la gravité de la situation il y a un an et prouvant une fois encore à quel point cette dernière récession a été fondamentalement différente de toutes celles qui l’ont précédée », indique le rapport.
Les services économiques de RBC ont fait écho à l’opinion selon laquelle l’économie américaine pourrait retrouver sa pleine capacité cette année. RBC prévoit également que le Canada connaîtra une croissance plus rapide que prévu et qu’il retrouvera sa pleine capacité au cours du premier semestre de l’année prochaine.
Les économistes s’attendent à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque du Canada (BdC) revoient à la hausse leurs prévisions de croissance dans les mois à venir.
Les perspectives économiques plus positives font que les marchés financiers sont à l’affût des signes d’inflation et du resserrement de la politique monétaire. En effet, l’évolution des attentes a déjà provoqué une liquidation des obligations d’État, a noté la RBC.
Les économistes ont indiqué que des signes d’inflation apparaissent dans le secteur des biens. Le lancement du vaccin fait naître des attentes quant à la réouverture du secteur des services et au déblocage de la demande de consommation refoulée.
Aux États-Unis, les mesures de relance budgétaire se multiplient, car 1 900 milliards de dollars (G$) supplémentaires sont injectés dans les ménages qui disposent déjà de 1 500 G$ d’économies excédentaires. Cela va stimuler encore plus la demande des consommateurs, a déclaré RBC.
Il reste cependant à voir si la pression inflationniste est temporaire ou plus durable.
Pour l’instant, les économistes s’attendent à ce que les banques centrales fassent abstraction des premiers signes d’inflation – du moins jusqu’à ce qu’il soit clair que la reprise est bien ancrée.
Un autre facteur qui devrait permettre aux banques centrales de rester patientes est l’impact inégal de la pandémie, les femmes et les minorités raciales subissant des pertes d’emploi plus importantes que les autres groupes de population.
« Les banques centrales mettent plus que jamais l’accent sur cette division du marché du travail, qui contribue à atténuer le lien entre les gains d’emplois et l’inflation, indique un rapport des services économiques TD. En conséquence, les banques centrales peuvent choisir de tester les limites inférieures du taux de chômage dans ce cycle. »
En effet, les économistes ont noté que les banques centrales ne voudront pas prendre le risque d’agir trop tôt, et devoir par la suite revenir en arrière.
« Néanmoins, nous pensons que certaines banques centrales relèveront leurs taux plus tôt que ne le prévoient les marchés, a déclaré la RBC. Au-delà d’un bond temporaire et à court terme de l’inflation globale, nous prévoyons qu’un retour à la pleine capacité des économies américaine et canadienne contribuera à maintenir une inflation proche ou même supérieure à l’objectif en 2022. »
En conséquence, a déclaré la RBC, la Fed et la BdC devraient toutes deux augmenter modérément leurs taux l’année prochaine.
La FBN a déclaré qu’elle prévoit des hausses de taux par rapport à février d’ici le début de 2023, lorsque la Fed aura mis fin à son programme d’assouplissement quantitatif (QE).
« En supposant que la Fed prenne 12 à 18 mois pour mettre fin à son programme d’assouplissement quantitatif et commence le processus dès cet automne, le taux au jour le jour pourrait être relevé, au plus tôt le premier trimestre de 2023, a déclaré la FBN. C’est à ce moment que nous avons officiellement fixé la première de ce qui pourrait être trois hausses en 2023. »
La Banque du Canada commencera ainsi à augmenter les taux « à la fin de 2023 pour atteindre 1,75% en 2026 ».
« Dans l’intervalle, l’amélioration des perspectives économiques continuera à être répercutée progressivement sur les marchés financiers. Cela fera augmenter les rendements obligataires et renforcera la dynamique de pentification de la courbe », a déclaré la Banque TD.