Quatre paires de mains d'homme d'affaire en train de féliciter quelqu'un en tapant dans les mains.
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La volatilité accrue des marchés et l’incertitude économique de 2020 ont mis les investissements responsables à l’épreuve. Malgré un environnement difficile, de nombreux fonds prenant en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont enregistré des performances exceptionnelles.

«L’année 2020 a été une année déterminante dans l’univers de l’investissement durable», affirme Martin Grosskopf, vice-président, gestionnaire de portefeuille et directeur de l’investissement durable à la Société de gestion AGF, de Toronto.

Il évoque le premier test majeur des fonds ESG, qui ont connu une croissance «explosive» depuis la crise financière mondiale.

«Pendant la pandémie de COVID-19, et surtout lors de la baisse initiale du marché en mars [2020], de nombreux fonds axés sur la durabilité ont surpassé le marché en général [et] leurs groupes de pairs d’actions mondiales», remarque-t-il.

Le Fonds d’actions mondiales de croissance durable AGF, que gère Martin Grosskopf, n’a pas fait exception. Selon les données de Morningstar, ce fonds a enregistré un rendement de 37,44 % pour l’année terminée le 28 février, dépassant la catégorie des actions mondiales de plus de 15,87 points de pourcentage et l’indice Global Markets GR CAD de Morningstar de 13,36 points de pourcentage. L’actif sous gestion (ASG) du fonds s’élevait à 450,4 M$ au 22 mars.

Lancé en 1991, le fonds AGF se concentre sur l’impact et l’investissement thématique dans des secteurs tels que l’énergie durable, la santé et le bien-être.

Au 29 janvier, les 10 principales positions du fonds AGF étaient dirigées par le fabricant de pièces automobiles Aptiv plc, établi à Dublin (3,7 %), la société californienne de conseil et d’ingénierie Tetra Tech (2,9 %) et Prysmian Group, société de télécommunications de Milan (2,9 %). À l’époque, les secteurs les plus importants du fonds étaient l’industrie et les technologies de l’information (TI), qui représentaient ensemble 53,3% du portefeuille.

La société californienne Trimble (2,7 %), une société technologique qui fournit des services au secteur agricole, figure également parmi les principales positions du fonds AGF.

«Nous étions en fait assez négatifs quant aux fondamentaux de l’agriculture pendant quatre ou cinq ans, car la variation dans le revenu des agriculteurs était assez faible d’une année à l’autre. Mais la situation a radicalement changé; les prix des cultures sont en hausse», résume Martin Grosskopf.

Compte tenu du «cycle fort» attendu dans l’agriculture, Martin Grosskopf a augmenté l’exposition du fonds AGF à Trimble et à Valmont Industries, une entreprise du Nebraska qui fournit des systèmes d’irrigation durables.

L’engagement d’une entreprise à résoudre les problèmes de durabilité est important pour Martin Grosskopf et son équipe. «Nous mesurons l’intensité environnementale de chaque entreprise que nous possédons, déclare-t-il. Nous ne pouvons pas simplement dire que, parce que nous voulons posséder le secteur le plus favorable à l’heure actuelle, nous pouvons ajouter un tas de gros émetteurs.»

UNE SITUATION ANALOGUE CHEZ RBC

Jeremy Richardson, premier gestionnaire de portefeuille, actions mondiales chez RBC Global Asset Management (UK), à Londres, est cogestionnaire du Fonds d’actions mondiales Vision RBC, lancé en 2007, dont l’actif sous gestion s’élevait à 1,1 G$ au 22 mars 2021.

Le fonds RBC écarte les sociétés appartenant à des «secteurs controversés» tels que l’alcool et les jeux d’argent, et utilise également l’intégration ESG et l’engagement des actionnaires dans le cadre de sa stratégie. L’équipe de RBC utilise ses propres paramètres ESG internes pour cibler des sociétés compétitives et en croissance, dotées d’une équipe de direction solide et de cotes ESG élevées.

«Tout le monde peut utiliser des scores de données [ESG tierces], dit Jeremy Richardson. Pour vraiment comprendre les risques et les occasions ESG, vous devez développer votre propre score.»

Le processus de l’équipe RBC comprend des audits sur la façon dont les entreprises gèrent le capital humain, la culture et la gouvernance. Cette approche a porté ses fruits en 2020, puisque le fonds RBC a affiché un rendement de 35,14 % pour l’année terminée le 28 février, dépassant la catégorie des actions mondiales de Morningstar de 13,57 points de pourcentage et l’indice Morningstar Global Markets GR CAD de 11,06 points de Markets GR CAD de 11,06 points de pourcentage.

Le fonds RBC a une forte pondération en actions américaines (56,7 %), et une pondération de 41,6 % en actions internationales. Il a également une pondération importante (15,5 %) dans le secteur des technologies de l’information; parmi les principaux titres détenus au début de mars figuraient Microsoft et Alphabet, la société mère de Google.

Microsoft et Alphabet sont toutes deux des sociétés «gérées de manière responsable», indique Jeremy Richardson. La technologie de Microsoft – de l’informatique en nuage à l’analyse des données en passant par la vidéoconférence – a été cruciale pendant la pandémie, ajoute-t-il.

Mais Jeremy Richardson dit qu’il n’investit pas en fonction des tendances pandémiques; Danaher est une participation de longue date du fonds RBC.

«Ce serait une erreur pour les investisseurs de jouer ce point de vue thématique sur la pandémie», affirme-t-il. La stratégie de Jeremy Richardson repose sur le maintien à long terme de titres de qualité, à mesure que l’univers ESG évolue.