Le gouvernement fédéral a indiqué vendredi que son déficit préliminaire pour le dernier exercice atteignait 314 milliards de dollars (G$), un montant sans précédent attribuable à un choc économique tout aussi inédit.
Le déficit préliminaire pour la période de 12 mois d’avril 2020 à mars 2021 se compare à un déficit de 21,8 G$ pour l’exercice financier précédent.
Le gouvernement a expliqué dans sa Revue financière que le déficit prononcé témoignait du ralentissement économique inattendu et des dépenses de soutien d’urgence mises en place en réponse à la pandémie.
Le gouvernement a indiqué dans son budget d’avril que le déficit du dernier exercice serait de 354,2 G$, bien plus important que celui de 28,1 G$ prévus par les libéraux à la fin de 2019, quelques mois avant la première vague de COVID-19 au Canada.
Le gouvernement publiera à l’automne ses données définitives pour le déficit de l’exercice 2020-2021, qui comprendront des rajustements de fin d’exercice, notamment au titre des revenus fiscaux.
Le ministère des Finances affirme que d’autres ajustements pourraient inclure la comptabilisation de mesures de plus de 7 G$ annoncées dans le budget d’avril qui sont en attente de la sanction royale de la loi d’exécution.
Les dépenses des programmes, à l’exclusion des pertes actuarielles nettes, se sont élevées à 577,6 G$, soit une augmentation de 256,9 G$, ou 80,1 %, par rapport aux 320,7 G$ dépensés un an plus tôt, a précisé la Revue financière.
Le programme fédéral de subvention salariale a contribué à hauteur de près de 75 G$ à ce montant, et les prestations pour les travailleurs durement touchés, soit les prestations d’assurance-emploi, la prestation canadienne d’urgence et les prestations de la relance économique, ont coûté ensemble un peu plus de 118 G$.
Les revenus se sont chiffrés à 299,5 G$, soit une baisse de 34,8 G$, ou 10,4 %, par rapport à l’exercice précédent, en raison d’une baisse des revenus tirés des taxes et droits d’accise, des mesures de report d’impôt et d’une baisse plus importante de l’activité économique.
La revue financière mensuelle note que la baisse est également attribuable à la diminution des « autres revenus », qui comprend la passation en charges immédiate des primes versées par la Banque du Canada sur ses achats de titres du gouvernement sur le marché secondaire et la baisse des bénéfices des sociétés d’État.
Les frais de la dette publique ont diminué de 4,1 G$, ou 16,7 %, à 20,5 G$, par rapport à ceux de 24,6 G$ de l’exercice précédent, ce que le ministère des Finances explique par une baisse des intérêts sur les obligations liées aux régimes de retraite et des rajustements moins importants apportés à la valeur des obligations à rendement réel en fonction de l’inflation.
À la fin de mars, la dette nette fédérale dépassait 1130 G$.