Il est presque impossible de protéger les portefeuilles contre l’inflation, affirme un gestionnaire d’investissement, mais les grandes entreprises devraient avoir un avantage sur leurs concurrents plus petits – et les premières pourraient même considérer la hausse des prix comme une opportunité.
L’un des débats les plus persistants parmi les gestionnaires de portefeuille cette année est de savoir dans quelle mesure l’inflation devrait inquiéter les investisseurs. Mais Murdo MacLean, gestionnaire des investissements des clients chez Walter Scott & Partners à Édimbourg, en Écosse, a déclaré qu’il pourrait s’écouler des mois avant que nous sachions avec certitude si nous assistons à une hausse systémique de l’inflation ou à un pic dû à un déséquilibre temporaire entre l’offre et la demande.
« Je pense qu’il est également important de souligner qu’il est pratiquement impossible de protéger un portefeuille d’actions contre l’inflation, car celle-ci peut prendre de nombreuses formes », précise Murdo MacLean dans une entrevue du 5 août.
L’inflation peut apparaître dans certains secteurs ou pays, ajoute-t-il, et n’affectera pas toutes les entreprises de la même manière.
Les entreprises ayant une position de leader sur le marché et un pouvoir de fixation des prix seront mieux placées pour compenser la hausse des coûts des intrants en répercutant les coûts sur les clients, assure-t-il. Il est tout aussi important de disposer de fortes marges bénéficiaires, qui permettent aux entreprises d’amortir toute hausse des coûts.
De nombreuses entreprises tirent également parti de la technologie pour réaliser des gains de productivité qui peuvent compenser la hausse des coûts dans d’autres domaines, comme les salaires. Du point de vue de la concurrence, les entreprises leaders sur le marché pourraient se démarquer davantage de leurs concurrents plus petits dans un environnement inflationniste.
« Les concurrents financièrement plus faibles, les entreprises familiales de ce monde, sont en bien moins bonne position pour faire face à l’inflation, si elle se présente », résume Murdo MacLean, dont la société gère le fonds négocié en Bourse : FNB croissance mondiale CIBC et le FNB actions internationales CIBC.
Il donne l’exemple de l’exploitant de dépanneurs Alimentation Couche-Tard, dont le siège social est établi à Laval. Les magasins familiaux dominent le secteur fragmenté des dépanneurs, mais ils n’ont pas les moyens de compenser l’inflation des coûts.
« Ils n’ont pas les systèmes en place pour déployer des mesures d’efficacité généralisées. Leur seule option est d’augmenter les prix, ce qui peut avoir un impact négatif si vous le faites trop agressivement », analyse Murdo MacLean.
Couche-Tard, en revanche, a la capacité de tirer parti de sa taille et de sa technologie pour compenser la plupart des pressions sous-jacentes sur les coûts.
« En tant qu’investisseur ascendant, il est très, très important de s’en souvenir », conclut-il.
Cet article fait partie du programme AdvisorToGo, propulsé par la CIBC. Il a été rédigé sans la contribution du commanditaire.