L’essor des applications de courtage numérique exerce une pression constante sur les conseillers. Nombre de clients veulent se lancer eux-mêmes dans l’investissement et ces derniers se sentent de plus en plus à même de le faire au fur et à mesure que les applications de courtage se multiplient, prévient le Financial Planning.
Ainsi, l’engagement avec un conseiller traditionnel a chuté de 4,3 % parmi les investisseurs américains en 2021, rapporte une recherche de Parameter Insights. Cette proportion s’élève à 11 % pour les investisseurs qui utilisent une application de courtage.
À l’inverse, l’utilisation de l’investissement autogéré augmente sans cesse. Plus de 10 millions de comptes ont ainsi été ouverts en 2020 grâce à des applications offertes par Robinhood, Charles Schwab ou encore Fidelity, souligne une autre étude de la FINRA cette fois.
« La sophistication de l’expérience de courtage en ligne ne fait que s’améliorer, et ce plus rapidement que les canaux de conseil traditionnels ne se modernisent et parviennent à créer davantage de valeur pour des cohortes de clients de plus en plus férus de technologie et à l’aise avec le numérique », commente Josh Book, fondateur et PDG de Parameter.
Ces applications de courtage ne sont pas les seules à mettre de la pression aux conseillers. Citigroup offre des transactions sans frais sur des actions individuelles et des fonds négociés en Bourse (FNB) aux clients titulaires d’un compte courant via son nouveau service appelé Citi Self Invest. D’autres firmes proposent également des applications de courtage autogéré.
Une potentielle solution
Pour aider les conseillers à faire face à la concurrence, des sociétés proposent de nouvelles technologies. Refinitiv, par exemple, offre Active Investor, une technologie qui aide les banques et les courtiers à lancer leur propre application de courtage autogéré.
Cette technologie peut s’intégrer à l’infrastructure numérique actuelle de l’entreprise et être proposée en parallèle aux capacités de courtage et utiliser les systèmes de gestion des ordres existants pour l’exécution des transactions, explique Charles Smith, responsable des solutions numériques pour l’équipe de gestion de patrimoine de Refinitiv.
Au Canada, la fintech Wealthica propose une application qui permet aux investisseurs, mais également à leurs conseillers, d’avoir une vue d’ensemble sur leurs placements. Au début de l’année 2021, l’application comptait plus de 25 000 utilisateurs, principalement des investisseurs autonomes inscrits à la version gratuite, mais aussi des conseillers indépendants et des bureaux de gestion de patrimoine familial abonnés à la version en marque blanche.
Ces technologies présentent un avantage non négligeable. En gardant les actifs autogérés à l’interne, les conseillers de la firme peuvent avoir un aperçu de la façon dont les clients font leurs transactions et ainsi leur offrir des conseils plus personnalisés.