Trois traits qui se rejoignent pour forment une flèche.
mathier / 123

Alors que le réchauffement climatique entraîne une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, les ménages de la Colombie-Britannique et de certaines régions de l’Ontario pourraient être les plus exposés aux retombées financières des incendies de forêt, des inondations et d’autres catastrophes naturelles, selon une nouvelle étude.

Des employés de la Banque du Canada ont utilisé des données historiques sur les catastrophes naturelles au pays pour identifier les régions les plus menacées par les risques physiques posés par le changement climatique. Ils ont ensuite mis en correspondance ces régions à risque avec les données sur l’endettement des ménages afin de déterminer où ces derniers peuvent être confrontés aux plus grands risques financiers.

Les phénomènes météorologiques violents peuvent créer des risques financiers liés à l’interruption des activités ou des revenus, ainsi qu’à l’endommagement ou à la destruction d’actifs tels que les maisons.

« En raison de ces risques, les catastrophes naturelles peuvent déclencher une détresse financière chez les ménages gravement touchés », prévient le document. Par exemple, à la suite des feux de forêt qui ont ravagé Fort McMurray, en Alberta, en 2016, « la part des emprunteurs qui ont pris du retard dans leurs paiements hypothécaires a fortement augmenté. »

Les chercheurs ont tenté de découvrir quelles régions du pays présentent les plus grandes intersections de vulnérabilité aux catastrophes naturelles combinées à un stress financier accru des ménages, « ce qui peut potentiellement amplifier les pertes pour le système financier au sens large. »

L’étude a révélé que la plupart des régions du Canada « sont fortement exposées à au moins un type de catastrophe naturelle ». Les régions fortement exposées à plusieurs types de catastrophes « sont concentrées en Colombie-Britannique, dans les Prairies, dans les provinces de l’Atlantique, dans le nord du Québec, dans les Territoires du Nord-Ouest et dans certaines parties du sud de l’Ontario, y compris Toronto ».

Grâce à l’apprentissage automatique, ils ont identifié les zones qui combinent une grande vulnérabilité financière et une exposition à plusieurs types de catastrophes. Ils ont conclu que les ménages très endettés et très exposés aux catastrophes naturelles « sont principalement situés en Colombie-Britannique et en Ontario », dans des régions qui représentent 39 % de la dette des ménages canadiens.

« L’endettement important est surtout lié à la hausse des prix de l’immobilier. Dans ce cas, la destruction d’actifs physiques à effet de levier tels que les logements pourrait amplifier les pertes du système financier », analyse le document.

Les ménages modérément exposés aux catastrophes naturelles, mais ayant un accès limité au crédit « sont principalement situés dans les provinces des Prairies et de l’Atlantique », ajoute le document. Les ménages de ces régions, qui détiennent 17 % de la dette des ménages canadiens, « peuvent être moins en mesure de faire face aux chocs en utilisant leurs lignes de crédit, car les catastrophes naturelles peuvent entraîner une interruption soudaine des revenus en raison, par exemple, d’un déplacement ou de la destruction des moyens de production. »

Les 44 % restants de la dette des ménages sont principalement situés au Québec et, dans une moindre mesure, en Ontario et dans les Prairies, précise le document, où les ménages « sont relativement peu exposés aux catastrophes naturelles, et leurs vulnérabilités financières peuvent être moins susceptibles d’amplifier les conséquences des catastrophes naturelles. »