La Banque du Canada (BdC) a laissé son taux d’intérêt directeur inchangé mercredi, prévenant que la quatrième vague de la pandémie et les goulets d’étranglement de l’offre pourraient peser sur la reprise économique.
La banque centrale a maintenu son objectif du taux de financement à un jour à 0,25 %, ce qu’elle appelle sa « valeur plancher », et a ajouté qu’elle maintiendrait également son programme d’assouplissement quantitatif en continuant d’acheter des obligations à une cadence cible de 2 milliards de dollars par semaine.
« Le conseil de direction juge qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste dans l’économie canadienne et que la reprise doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles », a affirmé la banque centrale dans sa décision.
La banque continue de s’attendre à ce que l’économie se raffermisse dans la deuxième moitié de l’année, mais note que la quatrième vague d’infections à la COVID-19 et les problèmes d’approvisionnement pourraient peser sur la reprise.
Elle a également répété son engagement à maintenir son taux directeur près de zéro tant que l’économie ne sera pas prête à soutenir une hausse des taux d’intérêt, ce qui, selon elle, ne devrait pas se produire avant la deuxième moitié de 2022.
La décision sur les taux fait suite à la publication, la semaine dernière, d’un rapport qui a révélé que l’économie s’était contractée de 1,1 % en juin sur une base annualisée au deuxième trimestre. Statistique Canada a précisé que son estimation préliminaire pour juillet annonçait en outre une contraction de 0,4 % pour le premier mois du troisième trimestre.
L’économiste Sri Thanabalasingam, de la Banque TD, a estimé que la Banque du Canada porterait une attention particulière aux prochains chiffres sur l’emploi et sur l’inflation.
« Un solide gain d’emplois en août ainsi qu’un ralentissement des pressions sur les prix devraient laisser la banque sur la bonne voie pour réduire progressivement les mesures de relance monétaire au cours des prochains trimestres », a écrit Sri Thanabalasingam dans un rapport.
« Cependant, si le rapport sur l’emploi déçoit ou si l’inflation continue de s’accélérer, le conseil de direction de la banque sera confronté à un compromis plus difficile. Le renforcement de la relance monétaire pourrait favoriser davantage la reprise, en particulier par rapport au risque lié au variant Delta, mais risquerait d’accélérer la croissance des prix. »
La Banque du Canada vise à contrôler l’inflation en modifiant son taux directeur.
La banque a souligné que l’inflation restait au-dessus de la barre des 3,0 %, comme elle l’avait prévu, à cause des effets de glissement annuel, des prix de l’essence et des goulots d’étranglement liés à la pandémie du côté de l’offre.
Les facteurs qui contribuent à cette hausse de l’inflation devraient être passagers, a-t-elle affirmé, mais leur persistance ainsi que leur ampleur sont incertaines et seront suivies de près.
« Les hausses salariales ont été modérées jusqu’à présent, et les attentes d’inflation à moyen terme restent bien ancrées », a indiqué la banque dans sa déclaration.
Le rythme annuel de l’inflation a atteint 3,7 % en juillet, marquant sa plus forte accélération depuis mai 2011. L’indice des prix à la consommation avait augmenté de 3,1 % en juin sur une base annuelle.
La prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt est prévue pour le 27 octobre, date à laquelle elle mettra également à jour ses perspectives pour l’économie et l’inflation dans son rapport d’automne sur la politique monétaire.