Les défauts de personnalité d’un dirigeant peuvent avoir un impact majeur sur la culture d’une organisation. Ils peuvent ainsi nuire à la qualité et l’exécution des choix stratégiques. Le Harvard Business Review cible quatre défauts de personnalités particulièrement nuisibles et propose des mesures d’atténuation.
1) Le leader trop confiant
S’il est bon d’être confiant, être trop confiant peut vite devenir un fléau. Ce type de leaders ont ainsi tendance à faire des promesses intenables et à développer des stratégies irréalistes. Cela pèse énormément sur l’équipe chargée de l’exécution de ces promesses en plus de développer une anxiété inutile. Malheureusement, lorsque ces leaders se rendent compte de cela, il est souvent trop tard.
Pour atténuer ce trait de personnalité et éviter de nuire à votre équipe, il existe plusieurs solutions :
- Orchestrez le débat et la dissidence : il faut demander les points de vue des autres membres de l’équipe et pourquoi ne pas former des groupes distincts composés d’experts aux compétences variées afin de stimuler la confrontation.
- Réunissez des personnes capables de s’opposer et de vous mettre au défi.
- Regardez à l’externe : identifiez les signaux faibles, notamment en ce qui concerne le comportement des consommateurs et l’innovation technologique ; observez les mouvements des concurrents ; et parlez aux principales parties prenantes pour bien comprendre leurs intérêts.
- Invitez des voix extérieures pour obtenir d’autres avis.
2) Le leader impulsif
Ces derniers se jettent sur chaque nouvelle idée ou tendance à la mode, épuisant ainsi leurs équipes et leur organisation, allant parfois jusqu’à engager des ressources et faire des promesses aux clients et aux actionnaires. Mais, après avoir déclenché la frénésie, ces leaders abandonnent vite leur nouvelle idée pour une autre, cumulant les dépenses inutiles.
Il existe des solutions à ce trait de caractère :
- Insérez du temps et des données dans les décisions stratégiques, tant d’éléments qui vous obligeront de faire une pause et de réfléchir véritablement à chaque idée.
- Instaurez une discipline supplémentaire dans le processus stratégique et laissez les autres dirigeants interagir. Si vous vous perdez sans cesse dans de nouvelles idées, peut-être n’êtes-vous pas la meilleure personne pour diriger.
- Surindexez les facteurs de risques et les besoins en ressources et soyez vigilant quant aux risques découlant de vos idées.
- Allez au cœur de vos crises d’adrénaline, d’où proviennent ces dernières?
3) Le leader rigide
Certains dirigeants aiment que tout soit contrôlé et que tout le monde fonctionne d’une manière prescrite. Ces leaders tuent les nouvelles idées dans l’œuf, car ils ont de la peine à accepter la nouveauté et le non traditionnel. Cela réduit au silence le reste de l’équipe qui ne proposera pas de nouvelles idées. Ce type d’organisation évite tout ce qui est nouveau, le changement y est donc très lent.
Ce type de contrôle est évidemment très mauvais pour les entreprises surtout à l’ère de la flexibilité et du changement. Pour changer, vous pourriez :
- Augmenter la transparence. Cela engendre la confiance et, avec le temps, la participation des autres, ce qui peut réduire les sentiments d’incertitude et de crainte des motivations des autres.
- Prendre des risques calculés qui ne sont pas sensibles ou matériels pour expérimenter de nouvelles façons de partager les responsabilités et de responsabiliser les autres.
- Tester vos idées avec des collègues de confiance.
- Investiguer pour mieux comprendre votre aversion pour la curiosité
4) Le leader peu sûr de lui
Tous les dirigeants doutent d’eux à un moment ou à un autre, mais certains vivent avec un sentiment paralysant de doute de soi. Ils ne cessent de s’inquiéter de ce que les autres vont penser et craignent de ne pas être à la hauteur. Ils auront tendance à être trop accommodants et gentils, ce qui est néfaste pour la stratégie de l’entreprise, car ils sont souvent exploités par des leaders plus agressifs.
Pour lutter contre ce trait de caractère et éviter que cela ne soit trop négatif pour votre entreprise :
- Allez au cœur de vos peurs et comprenez pourquoi vous agissez ainsi.
- Imaginez à chaque fois les scénarios les plus optimistes et les plus pessimistes. Pour éviter la catastrophe, les leaders peu sûrs d’eux devraient utiliser des données fiables pour élaborer des scénarios réalistes sur les nombreux résultats potentiels d’une stratégie envisagée.
- Recadrez la conversation sur les opportunités plutôt que de vous appesantir sur ce qui pourrait mal se passer.
- Revivez vos succès passés afin de contredire votre insécurité.
Peu importe quel leader vous êtes, dîtes-vous bien que vous n’êtes pas le seul à devoir vivre avec vos imperfections. Apprenez juste à les identifier et les combattre lorsque ces derniers nuisent à votre équipe ou votre firme. Vous êtes déjà confronté à de nombreux obstacles pour donner vie à ces aspirations dans le paysage concurrentiel et au sein de votre entreprise, assurez-vous juste que l’un de ces obstacles n’est pas vous.