Au lieu de franchir le cap attendu des 10 000 milliards de dollars américains (G$) d’actifs sous gestion, BlackRock a plutôt annoncé, récemment, que ses actifs avaient atteint 9 464 G$ au trimestre conclu le 30 septembre. Ces résultats sont en baisse de 34 G$ par rapport au trimestre précédent conclu le 30 juin.
Une semaine plus tôt, l’excellent journaliste Robin Wigglesworth, du quotidien économique britannique Financial Times, trépignait d’impatience.
« BlackRock devrait annoncer qu’il gère désormais plus de 10 000 milliards de dollars. Pour mettre cela en contexte, cela équivaut à l’ensemble des secteurs mondiaux des fonds de couverture (hedge funds), du capital-investissement et du capital-risque COMBINÉS », écrivait Robin Wigglesworth à sa page LinkedIn.
L’extraordinaire force d’attraction de BlackRock auprès des investisseurs, observait-il, « a catapulté son fondateur Larry Fink dans les rangs raréfiés des dirigeants d’entreprise connus par leur prénom à travers Wall Street. »
Partie remise
Comme le remarque Les Échos, « les indices boursiers comme le S&P 500, l’Euro Stoxx ou le CAC 40, ont terminé le trimestre au même niveau qu’à la fin juin. Un coup dur pour BlackRock, acteur leader de la gestion indicielle. »
À moins d’une correction boursière, l’atteinte des 10 000 G$ d’actifs sous gestion est ainsi repoussée de quelques trimestres.
Le cap hautement symbolique des 10 000 G$ sera éventuellement franchi avec le concours des autorités chinoises, de ses épargnants et de ses investisseurs.
Car soulignons-le deux fois plutôt qu’une : BlackRock est devenu en début septembre le premier gestionnaire d’actif non-Chinois à lancer un fonds commun en Chine sans la participation d’un partenaire local.
Baptisé New Horizon Mixed Securities Investment Fund, ce fonds a recueilli, en quatre jours !, plus de 1 G $ provenant de 110 000 épargnants et investisseurs de l’empire du Milieu.
Estimé à 3,6 billions $ US, le marché chinois des fonds communs de placement regroupe environ 150 firmes locales et un peu plus de 8 200 produits.
George Soros s’insurge
Prenant la plume dans le Wall Street Journalle 6 septembre dernier, le financier George Soros s’est montré cinglant. Selon lui, les avancées de BlackRock en Chine « feront probablement perdre de l’argent à ses clients et de façon plus important encore, risquent de nuire aux intérêts de sécurité nationale des États-Unis et des autres démocraties. »
Cette charge de George Soros n’a pas changé les plans de BlackRock qui répondent à des impératifs de croissance.
Dans une entrevue accordée en août au Financial Times, le stratège en chef des investissements de BlackRock, Wei Li, a mis l’accent sur le potentiel de la Chine. Ce pays, a-t-il dit, est « sous-représenté » dans les portefeuilles et les indices de référence mondiaux et ce, malgré la taille de ses marchés de capitaux.
Dans sa dernière lettre aux actionnaires, « Larry » se faisait rassurant en décrivant le marché chinoiscomme une « opportunité importante pour atteindre les objectifs à long terme des investisseurs en Chine et à l’étranger ».