Les parents canadiens ont donné à leurs enfants un total de 10 milliards de dollars (G$) pour des mises de fonds au cours de la dernière année. Une tendance qui fait augmenter les prix des maisons et l’inégalité des richesses, selon un nouveau rapport de Marchés des capitaux CIBC.
Près d’un acheteur d’une première maison sur trois a reçu de l’aide de ses parents au cours des 12 derniers mois, selon le rapport de Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la Banque CIBC. La taille moyenne des cadeaux des parents était de 82 000 $, après une hausse constante par rapport à 52 000 $ en 2015.
Les 10 G$ de cadeaux ont représenté 10 % du total des mises de fonds, selon le rapport.
« Comment les parents parviennent-ils à trouver cet argent ? Beaucoup d’entre eux s’endetteraient pour soutenir leurs enfants, toutefois plusieurs preuves remettent en question cette affirmation », écrit Benjamin Tal.
En utilisant les données d’Equifax, il a estimé que seulement 5,5 % des parents se sont endettés pour aider leurs enfants à acheter une maison – la plupart d’entre eux, dans les marchés coûteux de Toronto et de Vancouver. À noter que l’épargne des parents a augmenté pendant la pandémie, tout comme la taille de leurs cadeaux, ce qui semble écarter la thèse de l’endettement.
Benjamin Tal a noté que la taille moyenne des cadeaux est « fortement corrélée » aux prix des maisons.
« Compte tenu de la tendance et de l’ampleur de ces cadeaux, il est clair que ce phénomène est en train de devenir un facteur important qui influe sur la demande de logements, et donc, sur le prix des maisons au Canada », selon son rapport.
L’inégalité de richesse entre les enfants qui reçoivent des cadeaux et ceux qui n’en reçoivent pas est beaucoup plus importante que la taille du cadeau, souligne Benjamin Tal, « car elle peut faire la différence entre posséder et ne pas posséder une maison, les receveurs pouvant bénéficier de l’appréciation future des prix des maisons ».
Des acomptes plus importants réduisent également le montant de l’hypothèque, ce qui permet aux bénéficiaires des cadeaux d’économiser considérablement sur les paiements d’intérêts.
Selon le rapport, les parents aident également leurs enfants à emménager dans des maisons plus grandes. Près de 9 % des « déménageurs » ont reçu des cadeaux, un total qui a tendance à diminuer même si le montant des cadeaux a augmenté pour atteindre une moyenne de 128 000 $ en septembre.
Sans surprise, ce sont les enfants qui achètent à Toronto et à Vancouver qui reçoivent le plus d’aide. Au cours des trois premiers trimestres de cette année, le cadeau moyen pour les premiers acheteurs à Toronto a dépassé 130 000 $, tandis que les déménageurs ont reçu en moyenne 200 000 $. À Vancouver, ces totaux étaient encore plus élevés : 180 000 $ en moyenne pour les premiers acheteurs et 340 000 $ pour les déménageurs.