Considérant que l’économie a atteint des objectifs majeurs, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de réduire ses achats mensuels d’obligations de 120 à 105 milliards de dollars (G$) dès le mois de décembre.
Voilà ce qui ressort de la conférence d’après-réunion du 3 novembre dernier tenue par Jerome Powell, président de la Fed. Le Federal Open Market Committee (FOMC) « commencera à réduire le rythme de ses achats d’actifs », dans un processus appelé tapering.
Rappelons que depuis plusieurs mois, la Fed achetait mensuellement pour 80 G$ de titres du Trésor américain et pour 40 G$ de titres d’agences américaines. Avant la fin de l’année, la Fed compte ainsi baisser la valeur de ses achats de titres du Trésor américain de 10 G$ et ceux de titres d’agences américaines de 5 G$.
Si le tapering se produit plus rapidement qu’anticipé par la majorité des observateurs, Jerome Powell affirme que le moment est venu, en raison du rythme de la reprise économique qui a été plus rapide que prévu. L’économie américaine a ainsi progressé de 6,5 % au cours du premier semestre de 2021, accompagné d’un marché de l’emploi solide. Le variant Delta a freiné un peu cette progression par la suite, mais « le recul des cas de COVID-19 et l’augmentation des vaccinations » laissent présager une nouvelle hausse de la croissance à l’avenir, assure le président de la Fed.
L’objectif final étant que le FOMC cesse d’accroître ses avoirs en titres d’ici le milieu de l’année 2022. Toutefois, Jerome Powell a promis que la politique de la banque centrale américaine resterait « accommodante » et maintiendrait les taux d’intérêt proches de zéro, car selon lui l’inflation est essentiellement due aux « contraintes d’approvisionnement » et celles-ci devraient s’atténuer dès le deuxième trimestre de 2022.
Néanmoins, il assure que si la Fed constate que l’inflation ne diminue pas après cela, elle agira en conséquence.
Marché de l’emploi
Face au taux de chômage de 4,8 % en septembre, Jerome Powell avoue avoir quelque peu « sous-estimé » la situation. Il note que les taux de participation à la population active ont diminué. En réponse à une question sur la grande démission des travailleurs de la population active, il a déclaré que la question était complexe et qu’elle impliquait également un rythme accru de départs à la retraite.
Toutefois, il estime que l’emploi maximum peut être atteint d’ici le second semestre 2022, sur la base de diverses mesures.
Quant aux augmentations salariales, il rappelle que bien que celles-ci soient marquées, elles accusent un retard par rapport à l’inflation. Selon lui, la croissance des salaires ne serait une préoccupation que si elle dépassait « matériellement » l’inflation et les gains de productivité. Mais comme « la productivité est élevée », d’après lui, la Fed ne s’inquiète pas pour l’instant d’une spirale salaires-prix.