« Très connue aux États-Unis et en Angleterre, la Silicon Valley Bank l’est beaucoup moins au Québec. L’écosystème québécois est très actif. Nous y ajoutons notre contribution », dit Karl Théard.
Directeur des services bancaires technologiques chez SVB, Karl Théard est responsable de la gestion du portefeuille des clients au Québec et de la prospection des nouvelles relations d’affaires.
La Silicon Valley Bank s’intéresse aux entreprises se rattachant à trois segments de marché : les technologies, les sciences de la vie et l’environnement. Ces entreprises peuvent être de jeunes pousses ou être pleinement matures.
Son modèle d’affaires est celui d’une banque. « Nous n’investissons pas en prenant de l’équité, une formule qui a le désavantage de réduire l’intérêt des fondateurs dans leur entreprise. Nous intervenons dans le cadre de diverses structures de dettes », explique Karl Théard.
La Silicon Valley Bank n’est cependant pas une banque comme les autres. « Contrairement aux autres banques, nous finançons l’innovation », dit celui qui est actuellement l’unique représentant de la SVB au Québec.
« Nous avons une quarantaine d’employés, à Toronto et à Vancouver. Si la réponse du marché est satisfaisante, les effectifs de la Silicon Valley Bank au Québec augmenteront en conséquence », dit Karl Théard.
Dynamique porteuse
La dynamique montréalaise en financement d’entreprises n’a pas échappé aux stratèges de la SVB. Selon les données de la Canadian Venture Capital & Private Equity Association, la métropole a reçu 953 M$ en capital-risque lors des six premiers mois de l’année.
« En effet, il y a beaucoup de capital disponible en financement d’entreprise. Et il y a plus de fonds que jamais. Lever des fonds n’a jamais été facile pour les entrepreneurs. Ils ont maintenant l’avantage du choix », constate ce diplômé de HEC Montréal (2010).
Jusqu’à tout récemment directeur des investissements chez Desjardins Capital, Karl Théard a été au service de la BDC entre 2013 et 2018, notamment à titre de gestionnaire principal au financement d’entreprises technologiques.
Défi des fintechs
Comment ce connaisseur des technos voit-il le secteur des fintechs québécoises ?
« Il y a de nombreuses jeunes pousses prometteuses. L’environnement est stimulant et certaines jeunes pousses commencent à avoir du succès. Le défi consiste à faire en sorte qu’elles se développent à grande échelle et qu’elles restent ici. Dans le passé, quand les jeunes pousses étaient achetées, le savoir a eu tendance à quitter le Québec. Les capitaux sont là. Amenons maintenant d’autres talents ici, au Québec », dit Karl Théard.
Quelles sont les ambitions, en 2022, du nouveau responsable des activités québécoises de la SVB ?
« Nous n’avons pas d’objectifs chiffrés. Nous sommes à l’écoute du marché et nous agirons en fonction de la réponse du marché », rétorque Karl Théard.
Parmi les dernières interventions de la SVB, mentionnons un prêt non dilutif de 7,5 M$ US accordé à la firme montréalaise dcbel afin d’augmenter ses capacités de production de chargeurs résidentiels intelligents pour automobiles.