Au Canada, la reprise économique sera au rendez-vous en 2022, mais plusieurs défis attendent les PME canadiennes, ce qui pourrait ralentir la croissance espérée, selon les prévisions de la Banque de développement du Canada (BDC).
L’horizon économique se dégage pour les prochains mois, toutefois la pandémie continue à semer l’incertitude. Parmi les trouble-fêtes en 2022, les défis d’approvisionnement et logistiques pourraient mettre des mois, voire des années, avant de se résorber.
« Les goulots d’étranglement ont affecté les industries en amont de la chaîne de production. Les pénuries persisteront davantage pour les produits difficilement substituables », constate BDC dans sa première lettre économique mensuelle de l’année.
La politique de tolérance zéro de la Chine face aux éclosions pourrait perturber le fonctionnement des usines et des ports. L’Europe rencontre également des difficultés pour contenir la pandémie. « Chaque perturbation crée des effets sur les différentes parties des chaînes de production », rappelle la Banque.
L’inflation, la bête noire de 2022
L’inflation durera plus longtemps que prévu, estime BDC. L’institution fédérale prévoit que la croissance des prix restera au-dessus de 3 %, surtout durant la première moitié de l’année. « Elle devrait redescendre au fur et à mesure que les déséquilibres entre l’offre et la demande se résorberont. »
BDC s’attend à de la volatilité dans certains secteurs. La transition énergétique, en particulier, entraînera une hausse des prix de l’énergie et un rajustement des investissements vers les technologies propres au détriment de fournisseurs plus polluants.
Du côté des taux d’intérêt, les conditions se resserreront, mais resteront abordables, selon BDC. Le rôle des banques centrales sera important pour guider l’économie vers le taux neutre dont le point milieu est estimé à 2,25 %, rappelle BDC. Elle est d’avis qu’une hausse graduelle des taux d’intérêt pourrait stimuler la demande de logements ainsi que les investissements au cours des premiers mois de l’année.
Autre épine au pied de la relance, les problèmes de main-d’œuvre resteront importants. Le nombre de postes vacants dépassait toujours le million au pays lors d’un décompte récent. Le manque de personnel contraint plusieurs entreprises à diminuer leur offre de service et à limiter certains projets d’investissements. « Ce casse-tête freinera la croissance en 2022, car l’investissement technologique est une des solutions les plus efficaces pour contrer le manque de capital humain », souligne BDC.
L’environnement d’affaires des entreprises canadiennes demeure donc incertain en 2022. La lumière apparait toutefois au bout du tunnel, à condition qu’un autre cycle de confinement ne vienne encore une fois ralentir l’économie en début d’année.