Les entreprises canadiennes s’attendent à ce que l’inflation moyenne reste élevée au cours des deux prochaines années, mais croient que les hausses attendues des taux d’intérêt de taux d’intérêt et l’amélioration des chaînes d’approvisionnement calmeront la donne à plus long terme, selon un rapport publié lundi par la Banque du Canada.
Dans la dernière enquête sur les perspectives des entreprises de la banque centrale, qui s’est intéressée au climat des affaires au premier trimestre de 2022, plus des deux tiers des entreprises canadiennes affirment s’attendre à ce que l’inflation soit supérieure à 3,0 %, en moyenne, au cours des deux prochaines années, tandis que les deux cinquièmes prévoient qu’elle sera supérieure à 4,0 %.
Les entreprises croient que l’inflation sera de retour à l’objectif de 2,0 % de la banque centrale dans trois ans, ajoute le rapport.
« Si nous devions encore justifier une hausse des taux d’un demi-point en avril, l’enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada l’a fait, du moins en ce qui a trait aux attentes au sujet de l’inflation », a affirmé l’économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, dans une note.
Avery Shenfeld admet que l’enquête « n’a statistiquement aucun pouvoir prédictif », mais estime que la Banque du Canada surveille de près le sentiment des entreprises et ces résultats.
« La [Banque du Canada] prendra note qu’une forte majorité voit une inflation supérieure à 3,0 % pour les deux prochaines années, et c’est un élément sur lequel elle veut s’appuyer », a affirmé Avery Shenfeld.
L’économiste Nathan Janzen, de la Banque Royale, a ajouté, dans une entrevue, que les nouvelles données renforçaient davantage le désir et l’intention de la Banque du Canada d’agir de façon plus dynamique sur les hausses de taux d’intérêt.
« Ce sera certainement plus dynamique que ce que nous avons vu à la sortie de la récession de 2008-2009, ou même de l’effondrement des prix du pétrole en 2015 », a estimé Nathan Janzen.
Le rapport a également révélé que le nombre d’entreprises confrontées aux difficultés de la chaîne d’approvisionnement se trouvait à un niveau record, et que ces pressions continuent d’avoir un impact sur la capacité à répondre à la demande croissante. Les pénuries de main-d’œuvre persistantes aggravent également les goulots d’étranglement, selon le rapport.
Environ la moitié des entreprises canadiennes interrogées s’attendent également à être confrontées à des pressions à la hausse sur les coûts liées à la hausse des prix de l’énergie et des produits de base en raison de la guerre en Ukraine, selon une étude supplémentaire menée en mars pour compléter l’Enquête sur les perspectives des entreprises.
Cependant, l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur les ventes, les dépenses d’investissement et les objectifs d’embauche n’était toujours pas clair.
Malgré ces obstacles, le rapport indique que les entreprises canadiennes s’attendaient à une forte croissance des ventes en 2022, mais à un rythme plus modéré que celui de l’année dernière. Les signaux d’une demande intérieure et étrangère accrue contribuent à alimenter des attentes de ventes saines, ajoute le rapport.
La Banque du Canada a également souligné que les attentes sur l’inflation à court terme des Canadiens se trouvaient à un sommet record au premier trimestre de 2022, selon les résultats de son enquête trimestrielle sur les attentes des consommateurs, que la banque centrale a également publiés lundi. En outre, les consommateurs s’inquiètent de plus en plus quant à la capacité de maîtriser cette inflation.
L’enquête réalisée auprès des consommateurs a également révélé que les travailleurs canadiens ne voyaient pas vraiment leurs salaires augmenter suffisamment pour suivre la cadence de l’inflation.
Cependant, de nombreux Canadiens ne s’attendent pas à ce que la forte inflation persiste éternellement, ajoute le rapport. L’enquête auprès des consommateurs a révélé que les Canadiens s’attendaient à une stabilité de l’inflation à long terme.