La pandémie semble avoir rendu les Québécois pessimistes vis-à-vis de leur situation fiscale. Une étude montre ainsi que le changement de niveau de revenus et les prestations d’urgence reçues en raison de la COVID-19 ont fait naître chez les contribuables québécois un sentiment d’incertitude et de crainte au moment de remplir leur déclaration. Résultat : plusieurs tardent à faire leur déclaration d’impôts.
Seulement 11 jours avant la date limite, Revenu Québec calculait que 38 % des Québécois n’avaient pas encore produit leur déclaration. Les répondants affirment procrastiner de peur de savoir s’ils vont devoir ou non payer de l’impôt.
« De nombreux Québécois ont l’impression de ne pas bien comprendre leur situation en cette période de production de déclaration de revenus, explique Josée Cabral, Pro de l’impôt chez H&R Block Canada. La pandémie a des répercussions sur la situation professionnelle et financière de nombreuses personnes, ce qui entraîne aussi des conséquences fiscales. Au même moment, des changements ont été apportés aux crédits d’impôt et aux avantages fiscaux offerts au Québec, ce qui ajoute à la confusion. »
Trois Québécois sur dix ignorent comment leur baisse de revenus affectera leur situation fiscale. Un autre quart déclare ne pas bien saisir les conséquences fiscales de leur demande de prestations gouvernementales en raison de la pandémie. Un répondant sur cinq s’inquiète de devoir de l’argent parce qu’il a reçu des prestations liées à la COVID-19 en 2020 ou en 2021.
Certains hésitent sur la façon de remplir leur déclaration. Ainsi 15 % des sondés affirment ne pas savoir comment produire leur déclaration de revenus à la lumière des prestations d’urgence reçues en raison de la pandémie et un autre 23 % avouent ignorer comment déduire les frais liés au travail à domicile.
Résultat : près de la moitié des résidents du Québec (45 %) ont peur de devoir de l’argent au gouvernement et près du tiers (28 %) ignorent s’ils devront payer des impôts ou s’ils recevront un remboursement cette année.
Toutefois, les craintes sont certainement peu fondées. « Il est fort possible que de nombreuses personnes s’inquiètent de devoir de l’argent alors qu’en réalité elles ont droit à un remboursement, assure Josée Cabral. La bonne nouvelle, c’est que nous constatons qu’environ les trois quarts des Canadiens reçoivent un remboursement, y compris au Québec, et que le montant moyen des retours est légèrement supérieur à celui de l’an dernier ».
Quant au nouveau crédit d’impôt unique de 500 $, il ne semble pas inciter les gens à produire plus rapidement leur déclaration. Ainsi, alors que la grande majorité des Québécois sont au courant dudit crédit (93 %), seuls 18 % d’entre eux sont plus enclins à produire leur déclaration en raison de ce crédit. En comparaison, 82 % ont dit que le crédit ne faisait aucune différence.