Selon Moody’s Investors Service, les gestionnaires d’actifs alternatifs ont vu leurs actifs sous gestion augmenter considérablement au cours de la dernière décennie, en grande partie grâce à la croissance du crédit privé.
L’agence de notation indique que les actifs sous gestion des grands gestionnaires alternatifs ont été multipliés par cinq au cours des dix dernières années.
« Autrefois ils étaient promoteurs de niche de rachats par effet de levier, maintenant ils sont devenus des plateformes de gestion d’actifs à grande échelle gérant des capitaux dans diverses catégories d’actifs, notamment le capital-investissement, l’immobilier, le crédit et les actifs réels », rappelle Moody’s.
En particulier, les activités de crédit privé des grands gestionnaires – Apollo, Blackstone, Carlyle et KKR – ont connu un taux de croissance annuel composé de 23 % au cours des dix dernières années.
Cette croissance a fait du crédit privé leur plus grand segment d’activité avec 41 % des actifs, contre 24 % en 2011.
La forte croissance du crédit privé s’est accompagnée d’une croissance similaire des actifs sous gestion du capital-investissement, constate Moody’s, ajoutant que l’utilisation généralisée de l’effet de levier par les fonds de capital-investissement a, à son tour, contribué à la hausse du crédit privé.
« Les actifs sous gestion des fonds de capital-investissement et de crédit privé se sont développés en tandem au cours de la dernière décennie, indique le rapport, en raison de l’appétit croissant des investisseurs pour les alternatives aux actions et à la dette publiques ».
Dans le même temps, le rapport observe que la croissance rapide du crédit privé a des implications systémiques potentielles.
« La croissance des marchés privés a augmenté l’effet de levier global dans le système financier, analyse Moody’s. La concurrence dans le crédit privé a entraîné une détérioration de la qualité des engagements, et les gestionnaires d’actifs alternatifs financent souvent les opérations d’autres gestionnaires d’actifs alternatifs, ce qui concentre les risques. »
De plus, comme les prêts privés sont largement opaques, les risques liés à la qualité des actifs augmentent, ce qui « peut être difficile à discerner pour les acteurs du marché et les régulateurs jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour les contrer. »