Alors que le stress du système bancaire semble généralement faible, la hausse des taux d’intérêt dans le monde exposera les vulnérabilités qui se sont développées, selon Fitch Ratings.
Dans un nouveau rapport, l’agence de notation indique que ses évaluations actuelles des tensions systémiques potentielles – dues à des bulles immobilières ou boursières – indiquent que le nombre de pays confrontés à des tensions dans leur secteur bancaire est faible par rapport aux normes historiques.
Actuellement, environ 20 % des marchés examinés par Fitch Ratings sont considérés comme présentant une vulnérabilité « modérée ou élevée », ce qui est bien inférieur au pic atteint pendant la crise financière mondiale, et également inférieur à la moyenne historique de 40 %.
« Le resserrement monétaire mondial sera un test pour toutes les vulnérabilités macro-prudentielles qui ont pu s’accumuler pendant la longue période de taux d’intérêt ultra-bas », avertit l’agence de notation. Toutefois, le rapport note que le passage à des taux plus élevés ne semble pas se produire dans un contexte d’accumulation de faiblesses dues à des taux très bas.
Par exemple, sur les marchés où les prix de l’immobilier sont élevés, « les prix des logements supérieurs à la tendance ne se sont pas nécessairement accompagnés d’une augmentation de l’effet de levier, ce qui devrait limiter les dommages causés par d’éventuelles corrections de prix », estime Fitch Ratings.
« Mais l’impact économique des vulnérabilités financières combinées à une inflation élevée dépendra de l’ampleur de la hausse des taux d’intérêt et de la réaction des prix des actifs et du service de la dette », ajoute l’agence.
Deux tiers des systèmes bancaires présentant des vulnérabilités élevées se trouvent sur des marchés développés, tandis qu’un tiers seulement se trouve sur des marchés émergents, rappelle l’agence.
Le nombre de marchés vulnérables est élevé par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie, mais reste inchangé par rapport à l’année dernière, indique Fitch Ratings, « en partie parce que les reprises économiques de l’année dernière ont annulé une grande partie de la hausse des ratios crédit/PIB causée par les contractions économiques pendant la pandémie de COVID-19 ».