Coup de théâtre dans l’affaire Coinbase. Lors de l’audience qui se tenait le 19 septembre aux États-Unis, un des trois accusés, Nikhil Wahi, qui a toujours nié sa culpabilité, a pour la première fois admis s’être servi d’informations auxquelles il n’avait pas le droit d’accéder pour acheter des jetons avant leur cotation sur la plateforme d’échange de cryptomonnaies afin d’en tirer profit.
En juillet dernier, le ministère de la Justice (DOJ) américain avait déposé des chefs d’accusation de délit d’initié et de fraude électronique contre trois anciens employés de l’entreprise, Nikhil Wahi, son frère, Ishan Wahi, ex-chef de produit de la société, et leur ami Sameer Ramani. La Securities and Exchange Commission (SEC) avait également déposé une plainte contre le trio.
Les compères sont accusés d’avoir utilisé des informations confidentielles pour effectuer des transactions frauduleuses qui leur ont permis d’empocher un profit estimé à 1,5 million de dollars, qu’ils ont ensuite transféré sur des portefeuilles anonymes en ethereums.
Aveux cohérents
Les aveux de Nikhil Wahi ainsi que sa version des faits semblent correspondre aux conclusions des autorités chargées d’enquêter sur la fraude. « Le modèle de run-up que nous observons est cohérent avec les run-up dans les cas poursuivis de délits d’initiés sur les marchés boursiers », signale le rapport des chercheurs.
Dans son plaidoyer de culpabilité, l’homme de 26 ans a affirmé que son frère lui a donné des « tuyaux, ce qui pourrait compliquer la situation de ce dernier ainsi que du troisième complice, qui ont plaidé non coupables.
Le stratagème des anciens employés avait été mis au jour en avril, lorsqu’un message sur Twitter avait signalé qu’un portefeuille d’ethereums avait acheté pour des milliers de dollars de jetons 24 heures avant même que ceux-ci soient cotés sur Coinbase.
Durcir les sanctions
Le procès final est fixé au 13 décembre 2022. L’accusé s’expose à une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison. De plus, il devra restituer les sommes gagnées grâce aux informations frauduleuses. En attendant, les trois coaccusés devront rester en prison.
Cette affaire pourrait avoir pour effet d’inciter les autorités américaines à durcir les sanctions punissant les infractions liées aux cryptomonnaies sur son territoire.
« Le plaidoyer de culpabilité d’aujourd’hui devrait servir à rappeler à ceux qui participent aux marchés des cryptomonnaies que le district sud de New York continuera de surveiller avec fermeté les fraudes de toutes sortes et s’adaptera à l’évolution de la technologie », a déclaré Damien Williams, du bureau du procureur américain à New York.
L’annonce de l’inculpation de ses anciens employés a affecté la réputation de Coinbase, qui a chuté brutalement dans le classement des plateformes d’échanges de cryptomonnaies.