Une photo prise depuis la Tamise.
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La Banque d’Angleterre va acheter des obligations gouvernementales à échéance éloignée pour assurer la stabilité financière britannique menacée par les turbulences sur les marchés déclenchées par le plan budgétaire présenté récemment à Londres, critiqué par le Fonds monétaire international (FMI).

Cette « opération sera entièrement financée par le Trésor », a assuré la banque centrale dans un communiqué publié le 28 septembre dernier, rapporté par l’Agence France-Presse.

Pour rappel, l’histoire a commencé le 23 septembre après l’annonce de mesures de soutien à l’économie et des baisses d’impôts très coûteuses du nouveau gouvernement de Liz Truss. Évaluées à 100 à 200 milliards de dollars, ces mesures dont le financement et l’impact restent flous ont semé le trouble sur les marchés. La livre a ainsi plongé à un creux historique à 1,035 dollars le 26 septembre.

Les taux d’obligations à trente ans, qui se chiffraient à près de 3,5 % vers le 19 septembre ont explosé pour atteindre en début de séance le 28 septembre 5,14 %, un sommet depuis 1998, signalant une flambée du coût de financement de la dette britannique.

L’intervention de la Banque d’Angleterre a permis de le faire reculer à 4,47 %. Toutefois, l’action de la banque centrale n’a pas eu tant d’influence sur la livre qui a continué à piquer du nez. Depuis le début de l’année, sa chute vertigineuse atteint 21%.

La flambée des taux d’emprunt au Royaume-Uni risque de renchérir les prêts hypothécaires des ménages et les crédits des entreprises à un point où ils ne seraient plus en mesure de les rembourser.

Le taux d’inflation sur un an est près des 10 %, soit le niveau le plus élevé du G7. La Banque d’Angleterre estime donc que le pays nage en pleine récession. Le FMI exhorte Downing Street et le Chancelier Kwarteng à rectifier le tir.

« Vu les pressions inflationnistes élevées dans plusieurs pays, y compris le Royaume-Uni, nous ne recommandons pas de mesures budgétaires importantes non financées, car il est important que la politique budgétaire ne barre pas la route à la politique monétaire », a ajouté le FMI.

L’organisme estime que le gouvernement devrait réévaluer ses mesures fiscales, particulièrement celles visant les revenus les plus élevés pour éviter « d’accroître les inégalités ».