Kwasi Kwarteng a été la victime du « plan de croissance » tant critiqué qui a causé la panique sur les marchés. Il s’est vu forcé de quitter le Trésor britannique à peine plus d’un mois après son entrée en poste, rapporte Le Temps.
Lui qui s’était vu confier la lourde tâche de sortir le Royaume-Uni d’une grave crise du coût de la vie sans faire plonger les finances publiques a confirmé le 14 octobre dernier son limogeage par la première ministre Liz Truss.
Kwasi Kwarteng et Liz Truss sont pourtant des amis de longue date. Eux qui partagent la même vision de l’économie ont même cosigné en 2012, avec d’autres conservateurs, le livre Britannia Unchained.
Cette dernière, après seulement 38 jours au pouvoir, tente de trouver une façon de ne pas perdre son rôle à son tour. Des députés de son propre camp essaient déjà de l’évincer.
Il « est le bouc émissaire des erreurs du gouvernement » résume à l’AFP Tony Travers, professeur à la London School of Economics. Pour rappel son plan budgétaire composé de baisses d’impôts et d’aides énergétiques a fait plonger fin septembre la livre sterling à son plus bas historique et fait flamber les taux d’emprunt de l’État britannique. La Banque d’Angleterre s’est vue dans l’obligation d’intervenir pour rétablir quelque peu la situation.
Kwasi Kwarteng avait tenté de rassurer les marchés, assurant qu’une fois le choc énergétique actuel passé, le gouvernement s’efforcerait de réduire la dette. Mais cela n’a pas convaincu les Anglais. Si ce plan résume bien les croyances qu’ils partageaient avec Liz Truss, ces derniers n’ont pas assez préparé le terrain pour l’introduction de ce « lot radical » de mesures, analyse Tony Travers.