La Réserve Fédérale (Fed) continue de concentrer ses efforts pour diminuer l’inflation sans se préoccuper du ralentissement économique américain que l’on observe mois après mois, mois sous prétexte que le marché de l’emploi demeure solide. Il est certain que la création de l’emploi demeure robuste et que le taux de chômage est toujours très bas, à 3,5%. Mais nous savons bien que l’emploi est un indicateur économique différé. La Fed a ainsi maintenu sa politique monétaire restrictive lors de la dernière réunion du 2 novembre, mettant encore plus de pression sur les ménages qui doivent diminuer leur consommation en vue de paiements hypothécaires plus importants. D’ailleurs, la Fed a ouvert la porte à des augmentations prochaines moins prononcées que les quatre dernières augmentations de 0,75%. Par contre, elle a fait référence à un taux terminal supérieur aux anticipations.
Tel que nous l’avons évoqué dans de précédents articles, nous croyons que l’inflation est en voie de diminuer et que pour cette raison, il devient de plus en plus difficile d’éviter la récession, à moins que la Fed mette sa politique monétaire restrictive sur pause.
D’ailleurs, nous constatons plusieurs fissures dans l’économie. Le marché immobilier a frappé un mur et tel que nous l’avions anticipé, il est en chute libre. Nous anticipons une baisse de 20% en moyenne et nous avons déjà atteint la moitié de cette baisse sur le marché canadien . Des analystes évoquent toutefois déjà des prévisions de baisse de 30% par rapport au sommet de l’année dernière.
Les indices PMI Manufacturing à travers le monde commencent aussi à grisonner et la Chine et quelques pays européens affichent maintenant du rouge. C’est une situation qui est bien différente de celle de l’année dernière. D’ailleurs, l’indice ISM Manufacturing pour le mois d’octobre frôle la barre critique de 50. Elle a atteint 50,2 et cela signifie une réelle possibilité de contraction économique.
D’autres fissures apparaissent également en matière d’emploi. L’annonce des résultats financiers du 3e trimestre des compagnies publiques a été synonyme de pause en matière d’embauches et même de pertes d’emplois. À titre d’exemple, plusieurs compagnies ont déjà signalé des fermetures de postes significatives, par exemple Peloton, Hyperloop, Robinhood, Lyft, Snapchat, Ford, 7-Eleven, Shopify, Vimeo, Tesla, Docusign, Zillow, et Twitter, pour nommer que les plus connues.
Il devient donc pertinent de s’interroger sur les raisons qui pousse la Fed à persister dans son augmentation des taux? Selon nous, ils essaient simplement freiner ainsi l’économie afin d’éliminer les excès engendrés par leur propre politique monétaire accommodante au cours des dernières années. Il est certain que cette augmentation de taux leur donnera une meilleure marge de manœuvre advenant la situation où ils devraient restimuler l’économie (i.e. en abaissant les taux!). On se demande toutefois quel serait l’avantage d’augmenter les taux ainsi pour les rebaisser par la suite.
De même, les risques d’un accident financier s’accentuent avec une politique monétaire aussi restrictive. Le système bancaire semble très solide et on ne craint pas de crise financière, mais nous ne serions pas surpris de voir un fonds de couverture (« hedge fund ») être forcé de liquider ses positions en perte en raison du coût élevé d’un levier financier.
La Fed n’a émis aucun signe de changement rapide de sa politique monétaire la semaine dernière, mais nous croyons que la détérioration de l’économie, ou qu’un potentiel accident de parcours la forceront à agir prochainement, car plus le temps passe, plus la récession risque de devenir une réalité.
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