Les régimes de retraite à prestations déterminées canadiens ont été malmenés par l’inflation et les taux d’intérêt élevés. En 2022, ils ont encaissé des rendements de -10,3 %, soit le plus bas niveau observé depuis la crise financière de 2008, où les rendements avaient atteint 115,9 %, selon un sondage de RBC Services aux investisseurs et de trésorerie (SIT).
La remontée de la fin de l’année, avec un rendement de 3,8 % au cours des trois derniers mois de l’année, n’a pas suffi pour contrebalancer les lourdes pertes des deux premiers trimestres.
Les actions étrangères performent
De toutes les catégories d’actifs, les actions étrangères ont le mieux performé au quatrième trimestre, avec un rendement trimestriel de 9,7 %, ce qui porte leurs rendements annuels à -11,3 %. Elles surpassent l’indice MSCI Monde, qui affiche un rendement de -12,2 %.
Au cours du dernier trimestre, la majorité des marchés développés ont généré de bons rendements en monnaie locale.
De plus, les gains sur les opérations de change hors du marché américain ont contribué à faire grimper les rendements des portefeuilles non couverts. En effet, l’indice MSCI EAEO ($ CA) est à 15,7 % contre 8,7 % pour l’indice MSCI EAEO (USD).
Les titres de valeur ont terminé l’année bien en avance sur les titres de croissance, avec un indice de valeur MSCI Monde à 0,3 % comparativement à un indice de croissance MSCI Monde à -24,1 %.
Les actions canadiennes ont été à la remorque des actions mondiales avec un rendement de 6,3 %, contre 5,9 % pour l’indice composé TSX.
Au cours de l’année, les actions tributaires de l’économie intérieure ont été la catégorie d’actif la plus performante grâce à une forte pondération d’actions du secteur des marchandises, qui ont fourni des rendements de -3,6 % contre -5,8 % pour l’indice composé TSX, selon RBC SIT.
Les titres à revenus fixes dégringolent
Les titres à revenu fixe détenus dans les régimes de retraite canadiens ont perdu 16,8 % de leur valeur sur l’année, comparativement à -11,7 % pour l’indice d’obligations FTSE Canada. Il s’agir de leur plus forte baisse annuelle en plus de 30 ans.
La politique monétaire restrictive des banques centrales pour maîtriser l’inflation a provoqué une hausse rapide des taux obligataires dans tous les secteurs, signale RBC SIT. Les obligations à long terme, sensibles à l’inflation, ont été les plus touchées. L’indice obligataire global à long terme FTSE Canada a reculé de 21,8 %, tandis que les obligations globales à court terme FTSE Canada ont reculé de 4,0 %.
Une année difficile
« L’année a été difficile pour les gestionnaires d’actifs des régimes de retraite, constate Niki Zaphiratos, première directrice générale, Propriétaires d’actifs, RBC SIT
Les actions et les titres à revenu fixe, qui vont habituellement se contrebalancer, ont tous deux encaissé des pertes. »
Elle signale toutefois que la hausse rapide des taux obligataires a entraîné une diminution du passif des régimes de retraite, et la plupart d’entre eux ont terminé le trimestre en meilleure posture.
Au cours des prochains mois, plusieurs facteurs de risques pourraient encore affecter les rendements des régimes, comme les décisions des banques centrales, les tensions géopolitiques persistantes et la lutte contre la pandémie dans certains marchés émergents, estime l’institution financière.