La profession de planificateur financier est encore jeune au Canada et s’étend au-delà de la vente de produits financiers, souligne l’Association canadienne de planification financière (ACPF), qui veut contribuer à en faire « une profession fondée sur le savoir, le respect et la crédibilité » grâce à des conseils financiers objectifs.
Créée en 2019, l’ACPF compte des membres dans sept provinces et un territoire. Elle est née d’une initiative de membres d’Advice-only financial, un regroupement canadien de planificateurs à honoraires. Elle a été cofondée par Jason Pereira, associé chez Woodgate Financial et président du conseil d’administration de l’association, Vikki Brown et Julia Chung, qui exercent la planification financière respectivement en Ontario et en Colombie-Britannique.
Selon sa charte fondatrice, publiée à l’automne 2019, l’ACPF entend faciliter l’échange de bonnes pratiques en planification financière et être un vecteur de changement pour en faire une profession « où les professionnels hautement qualifiés respectent les normes fiduciaires et éthiques les plus strictes et canalisent leurs efforts pour améliorer la vie de leurs clients ».
« L’association vise à occuper une place vacante dans l’écosystème canadien », indique Roger Massicotte, administrateur de l’association et planificateur financier à son compte. Selon lui, aucun autre regroupement ne joue ce rôle actuellement pour l’ensemble de la profession sur le plan national.
Il envisage ce rôle comme complémentaire à celui de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) au Québec, « qui a un rôle de formation, ce que nous ne faisons pas ».
Un titre unique au pays
Parmi ses objectifs, l’association milite pour l’implantation d’un titre professionnel unique pour les planificateurs financiers au Canada, sur le modèle de celui de l’IQPF. Une pléthore de titres existe dans ce domaine dans les autres provinces, ce qui contribue à entretenir la confusion, signale Roger Massicotte
L’ACPF veut également mettre de l’avant l’obligation légale d’agir dans l’intérêt des clients et de faire primer cet intérêt sur la vente de produits par les conseillers rémunérés à commission.
Elle prône par ailleurs la normalisation du titre de planificateur financier et des exigences communes sur le plan de la formation est des compétences requises.
Il faudrait par exemple détenir un diplôme universitaire en planification financière et au moins un titre de Certified Financial Planner (CFP), Registered Financial Planner (RFP) ou Planificateur financier (Pl. fin.) pour pouvoir être reconnu comme planificateur financier.
L’association milite aussi pour la tenue d’un registre national des planificateurs financiers accessible au public.
Réforme de la rémunération
Un des chevaux de bataille de l’ACPF est la réforme de la rémunération des planificateurs financiers, qui passe par le fait de bannir toute forme de rémunération intégrée et de rendre obligatoire la divulgation de toutes ses composantes, en commençant par les commissions versées par des fournisseurs de produits.
L’organisation a d’ailleurs joint sa voix à celle de l’IQPF lors du dépôt d’un mémoire concernant le traitement fiscal des honoraires de planification financière, le 14 février 2021, dans le cadre des consultations prébudgétaires du gouvernement du Québec.
« En élaborant un nouvel ensemble de normes, notre objectif n’est pas de dévaloriser les contributions de tous ceux qui ont bâti le secteur avec le temps, mais bien de renforcer et de faire progresser la profession en prenant assise sur leurs réalisations », mentionne la charte de l’association.
Un jalon sera le lancement officiel ce printemps d’une antenne régionale de l’ACPF au Québec. « Le site Internet est en cours de traduction en français », a déclaré Roger Massicotte.
Un premier événement a été présenté par l’association le 18 janvier à l’intention des planificateurs financiers québécois sous la forme d’un webinaire sur la planification successorale pour les parents d’enfants atteints d’un handicap. D’autres suivront.