Les annonces de licenciements se multiplient depuis quelques mois, et bien des employés peuvent se mettre à redouter un effet de contagion.
Un sondage de la société de recrutement Randstad révélait en février dernier qu’un employé canadien sur quatre avait le sentiment que leur emploi n’était pas assuré en 2021. Une crainte qui ne s’est certainement pas apaisée en 2023.
Une autre enquête menée récemment par la firme auprès de 35 000 travailleurs américains arrivait à la même conclusion : plus du quart des répondants craignait d’être licencié. À l’échelle mondiale, c’est le cas de plus d’un sur trois.
En tant que patron, que pouvez-vous faire pour calmer les appréhensions de vos employés ? La tâche n’est pas simple puisque parfois vous ne savez pas vous-mêmes ce qu’il adviendra.
Voici quelques conseils, inspirés de cas vécus, tirés d’un article du Wall Street Journal pour guider vos équipes dans l’incertitude.
Reconnaissez les sentiments de vos employés
En tant que patron, vous avez un grand impact sur la santé mentale de vos employés.
Il est important de reconnaître les sentiments que peuvent éprouver vos travailleurs face à la situation, comme l’anxiété, ou le fait qu’ils aient plus de difficulté à se concentrer.
Selon Heather E. McGowan, stratège du monde du travail et coautrice du livre The Empathy Advantage : Leading the Empowered Workforce, il est important de les rassurer et de leur faire savoir que vous reconnaissez la valeur de leur travail. Ils ont besoin de comprendre que tout est mis en œuvre pour soutenir l’équipe dans cette période incertaine.
Soyez transparent
Il vaut mieux admettre que vous ne savez pas plutôt que de vous taire. Et faites aussi attention aux promesses que vous n’êtes pas certain de pouvoir tenir. Alors qu’elle dirigeait une start-up de logiciels, Kim Scott a dû procéder à une série de licenciements. Un jour, elle a assuré ses employés qu’il n’y en aurait plus d’autres pour finalement se voir obliger de procéder à nouveau à des coupures de postes.
Par la suite, dans des périodes difficiles, cette ancienne cadre de Google a préféré se montrer transparente et a commencé à partager les résultats financiers de l’entreprise avec ses employés sur une base régulière. « Je ne sais pas ce qui va se passer à l’avenir, mais ce que je sais, c’est combien d’argent nous avons, combien nous dépensons et combien de temps cela va durer », leur disait-elle.
Agissez sans tarder
Les craintes des salariés ne se limitent pas aux licenciements. Les récentes faillites dans le secteur bancaire ont certainement soulevé des inquiétudes dans l’industrie des services financiers. Cela a aussi été le cas parmi les entreprises clientes de ces banques.
Lorsque la Silicon Valley Bank s’est effondrée en mars, Iddo Gino, directeur général de Rapid, un marché d’interfaces de programmation d’applications basé à San Francisco, qui faisait affaire avec la banque, a passé le week-end à communiquer avec ses employés pour les rassurer quant aux capacités de l’entreprise à honorer ses engagements financiers dont le versement de leur salaire. Il tenait à partager rapidement l’information pour éviter que ses employés « n’envisagent le pire ».
Écoutez vos employés
Que ce soit lors de réunions, en personne ou virtuelle, ou par le biais de canaux anonymes, donnez la possibilité à vos employés de poser les questions qui les préoccupent.
Faire le point sur une base régulière — même s’il n’y a pas d’informations nouvelles — aide aussi à traverser ces périodes de façon plus sereine. C’est ce qu’a fait Reuben Carranza, qui supervise les marques de soins capillaires Amika et Eva NYC à Brooklyn, dans l’État de New York, à la suite d’une restructuration visant à réduire les coûts et simplifier la prise de décision.
Il a expliqué franchement les raisons de chaque décision, dont celles de procéder à des recrutements internes et externes pour renforcer certaines capacités de l’entreprise et de supprimer certaines fonctions. « Guider les gens tout au long de leur parcours, c’est les aider à comprendre comment ces choix sont faits et où nous allons », a-t-il déclaré au Wall Street Journal.