Les ventes de propriétés résidentielles à l’échelle nationale ont grimpé de 11,3 % entre mars et avril, le marché immobilier semblant se redresser même si l’offre restait à son plus bas niveau en 20 ans, a indiqué lundi l’Association canadienne de l’immobilier (ACI).
Les ventes désaisonnalisées pour le mois ont totalisé 38 164 unités, contre 34 277 unités en mars, a précisé l’association.
Le nombre réel de maisons vendues le mois dernier s’élevait à 44 059, en baisse de 19,5 % par rapport à l’année précédente.
La baisse des ventes d’une année à l’autre a été nettement inférieure à celles signalées ces derniers mois, a souligné l’ACI, ce qu’elle a attribué aux prix des maisons, qui, selon plusieurs, ont récemment atteint un creux alors que les taux d’intérêt ont grimpé huit fois au cours de la dernière année.
« Comme les taux d’intérêt sont au plus haut et que les prix des propriétés sont au plus bas, il n’est pas si surprenant de voir les acheteurs revenir sur le marché en avril », a observé Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI dans un communiqué.
« L’offre, par contre, tarde à se pointer, ce qui explique les hausses de prix observées de mars à avril dans l’ensemble du pays. »
Le nombre désaisonnalisé de nouvelles inscriptions a légèrement augmenté de 1,6 % pour atteindre 54 355 en avril par rapport à mars. Le nombre réel de nouvelles inscriptions a atteint 67 472, soit environ 26 % de moins qu’il y a un an.
La première semaine de mai, qui n’était pas incluse dans les données d’avril de CREA, a montré un bond dans les nouvelles inscriptions, a souligné Shaun Cathcart.
Il pense que la hausse suggère que de nombreux acheteurs d’avril étaient des propriétaires existants qui cherchent maintenant à vendre leur maison actuelle.
« Cela pourrait créer un genre de cercle vertueux qui pourrait, au bout du compte, attirer plus d’acheteurs d’une première propriété cette année », a-t-il estimé.
Ceux qui se sont aventurés sur le marché le mois dernier ont constaté que le prix moyen désaisonnalisé avait atteint 695 887 $, ce qui représentait une hausse de 5,7 % par rapport à mars.
Le prix moyen réel des maisons a atteint environ 716 000 $ en avril, en baisse de 3,9 % par rapport à avril 2022, mais en hausse de 103 500 $ par rapport à janvier 2023.
L’ACI a attribué les gains observés depuis janvier à des « rebonds importants des ventes » dans la région du Grand Toronto et celle du Lower Mainland de la Colombie-Britannique, qui ont tendance à être des marchés hyperactifs.
En excluant les marchés de la région du Grand Toronto et du Grand Vancouver du calcul, le prix moyen national recule d’environ 144 000 $, a indiqué l’ACI.
Mises en chantier aussi en hausse
« L’amélioration du contexte de la demande contribue à faire grimper les prix des maisons, même si l’abordabilité reste considérablement tendue », a expliqué Rishi Sondhi, des Services économiques TD, dans une note aux investisseurs.
« Cependant, la modération de l’offre joue probablement un rôle encore plus important dans la hausse des prix. »
Les données nationales sur l’activité de revente des propriétés résidentielles de l’ACI ont été publiées le même jour que la Société canadienne d’hypothèques et de logement dévoilait ses chiffres sur les mises en chantier d’habitation, qui montraient que leur cadence annualisée avait augmenté de 22 % en avril par rapport à mars.
Les mises en chantier sont une mesure du moment où commence la construction de logements et un indicateur clé de la façon dont le Canada comble les lacunes en matière d’offre d’habitations.
« La reprise des ventes, le raffermissement des prix et le rebond des mises en chantier en avril suggèrent tous que le marché du logement a atteint son plancher », a souligné Douglas Porter, économiste en chef chez BMO Marchés des capitaux, dans une note.
Il a estimé que l’avènement de plus de clarté autour des taux d’intérêt ainsi que la résilience sous-jacente de l’économie, qui a vu la force persistante de l’emploi, avaient joué un rôle dans le marché d’avril.
« Comme nous l’avons souvent souligné, si le logement _ le secteur le plus sensible aux taux d’intérêt et le plus cyclique de l’économie _ montre un regain d’impulsion, cela soulève la question de savoir si la politique monétaire est suffisamment stricte », a-t-il affirmé.
« Bien que nous ne prévoyions pas de nouvelles hausses de taux par la Banque du Canada, la vigueur renouvelée du logement dirige certainement les risques dans cette direction. »