Depuis le 25 septembre, le cabinet de gestion privée Cote 100, basé à Saint-Bruno-de-Montarville, a pignon sur Grande Allée, à Québec, en plein quartier des affaires. Il s’agit de la première antenne régionale ouverte par le gestionnaire indépendant à l’extérieure de son bassin naturel situé en Montérégie. Cet investissement a pour objectif de permettre à la firme de se rapprocher de sa clientèle en croissance dans la région élargie de la Capitale-Nationale, où elle gère « une masse critique » d’actifs totalisant environ 350 M$.
Les services d’investissement et la conformité continueront à être assurés à partir du siège social de St-Bruno, par l’équipe d’investissement composée de cinq gestionnaires et pilotée par Philippe Le Blanc, président du conseil d’administration et chef des placements de COTE 100. « Le but n’est pas de déraciner les clients et de changer de gestionnaire, mais de tranquillement bâtir une nouvelle clientèle », a déclaré à Finance et Investissement Sébastien LeBlanc, président et chef de l’exploitation.
Le dirigeant, qui se partagera entre Saint-Bruno et Québec, prospectera dans la région de la Capitale Nationale avec l’aide de Pascal Bossé, vice-président développement des affaires. La firme cherche par ailleurs à embaucher une personne en soutien administratif pour seconder Jonathan Malenfant, gestionnaire de portefeuille recruté en juillet dernier pour servir la clientèle de la région.
Croissance organique
Fondée en 1988 par Guy Le Blanc, Cote 100 était axée à ses débuts sur la clientèle institutionnelle. Au début des années 2000, elle s’est réorientée vers la clientèle des particuliers. Rétrospectivement, son dirigeant se dit « incroyablement satisfait » de cette décision de se convertir à la gestion privée. « La firme était un peu petite pour compétitionner avec les grands bien implantés dans le marché institutionnel. De plus, on aime travailler avec les particuliers pour la relation privilégiée avec le client. On ne regardera pas en arrière », affirme Sébastien LeBlanc.
La firme affiche une croissance organique annualisée de 25 % depuis 2012, essentiellement par l’acquisition de clientèle et par le bouche-à-oreille. Elle comptait à cette époque 7 employés et gérait des actifs de 200 M$. Elle a aujourd’hui 23 employés, pour des actifs sous gestion de 2,4 G$. Afin de soutenir cette croissance, Cote 100 a notamment investi 1,5 M$ dans l’agrandissement de ses bureaux et la construction d’un siège social à Saint-Bruno-de-Montarville au début des années 2010.
Depuis ses débuts, la stratégie de croissance de l’entreprise repose sur deux piliers : le référencement et la communication, rapporte Sébastien LeBlanc. « On est proches des clients. Ils apprécient cela et nous référent beaucoup de monde. » La firme mise sur la littéracie financière pour promouvoir son expertise, que ce soit par la publication de livres (La Bourse ou la vie et Avantage Bourse), des chroniques dans les médias ou la lettre financière COTE 100 ciblant les investisseurs autonomes.
Au cours des trois dernières années, quatre gestionnaires de portefeuilles ont été recrutés chez Cote 100, « ce qui témoigne de la volonté de la firme de « maintenir un ratio gestionnaire-clients parmi les plus faibles de l’industrie », selon les dirigeants, soit un conseiller pour 200 clients.
« Pour l’avenir, on regarde toutes les alternatives. On veut s’inspirer de notre modèle et en faire un copier-coller ailleurs. On veut continuer à se développer façon ordonnée et organique. »
De la place pour des indépendants
Sébastien LeBlanc est convaincu qu’il y a de la place pour de plus petits gestionnaires indépendants tels que Cote 100. « On n’est pas à vendre. On se verrait mal céder notre clientèle à une grande institution. Cote 100 vit sur le créneau des gens qui ont envie d’être mieux servis que dans les banques. »
De plus, la firme se croit bien équipée pour attirer la relève. « On est jeunes et dynamiques. Il y a une prochaine génération qui nous suit. On regarderait potentiellement pour des acquisitions plutôt que se faire acheter. »
Face à une situation économique marquée par la dégringolade des marchés boursiers, l’inflation galopante et la flambée des taux d’intérêt, Sébastien LeBlanc croit que la meilleure stratégie pour les conseillers consiste se montre proactifs au niveau des suivis et de l’approche clients. « Le pire serait d’attendre que les gens nous appellent en panique. On doit communiquer avec les clients avant que l’inquiétude soit là. »
Quand le marché est difficile, la firme privilégie une approche défensive en matière d’investissement. « Depuis 35 ans, on a la réputation de bâtir des portefeuilles avec un rendement honnête et une volatilité très faible. Cette stratégie bat les indices en limitant le risque. On n’est pas ceux qui font le mieux quand les marchés montent, mais on protège le capital quand les temps sont plus difficiles. »
L’approche technologique de Cote 100 est garante de son indépendance, selon son dirigeant. Cote 100 a ainsi choisi de concevoir à l’interne son gestionnaire de relation client (CRM) et son système de rapports plutôt que de les confier à une firme extérieure. Cette décision lui permet de faire évoluer ses systèmes informatiques de manière autonome et en fonction de ses besoins. « On a fait des ajouts pour améliorer la gestion des risques et diminuer le temps d’ouverture des dossiers. Depuis deux ans, on a pris un virage sur les nouveaux outils transactionnels », illustre Sébastien LeBlanc.
Cote 100 possède également un outil de sélection de titres basé sur l’analyse des ratios financiers des entreprises cotées en Bourse. Cet outil permet de filtrer 5000 titres et de leur attribuer une note sur 100 afin de retenir les 200 meilleurs pour les répartir dans les portefeuilles des clients suivant des critères qui privilégient de bons rendements pour de faibles risques.