Le Canada demeure en situation d’impasse économique alors que les taux d’intérêt élevés restreignent le pouvoir d’achat des entreprises et des consommateurs, selon une nouvelle étude du Conference Board du Canada. Nous prévoyons que le PIB réel du pays n’augmentera que de 0,6 % en 2024.
« L’inflation a déjà commencé à se modérer et devrait continuer à le faire, mais il est peu probable que nous observions un soulagement drastique des taux de la Banque du Canada avant la mi-année, selon Pedro Antunes, économiste en chef au Conference Board du Canada. Une fois que cela se produira, les perspectives de croissance économique sont beaucoup plus prometteuses, avec une prévision de 2,3 % en 2025. »
Le secteur immobilier du Canada fait face à des forces contradictoires. Les pressions démographiques exigent des augmentations significatives de l’activité de construction, mais des coûts élevés et des taux de prêt élevés, entre autres facteurs, découragent simultanément cette croissance. Bien que des changements de politique encourageants aient été apportés aux trois niveaux de gouvernement, leur efficacité est limitée en raison d’un manque de coordination. De plus, il est à noter que l’impact de ces changements sur le marché immobilier nécessitera plusieurs années pour se concrétiser.
Outre-frontière, l’économie américaine continue de défier les attentes, avec une croissance annuelle du PIB de 5,2 % au troisième trimestre, principalement due à une hausse des dépenses de consommation. Bien que la croissance des salaires reste élevée et ait encore besoin de se modérer, les progrès encourageants réalisés pour maîtriser l’inflation ont été suffisants pour permettre à la Réserve fédérale de mettre fin à toute nouvelle hausse des taux. Le Conference Board du Canada estime que la croissance économique américaine ralentira au premier semestre de 2024, mais que l’économie évitera de sombrer dans une récession.
La résilience aux États-Unis a grandement profité au secteur du commerce international du Canada en 2023, mais cette influence devrait se modérer en 2024. Avec les exportations dépassant les importations tout au long de la période prévue, le secteur du commerce contribuera positivement à la croissance du PIB réel au cours des cinq prochaines années.
La décélération de l’économie nationale a refroidi le marché du travail. Le Conference Board du Canada prévoit une croissance de l’emploi limitée au cours du premier semestre de 2024, en particulier dans le secteur privé. Avec la plupart des migrants internationaux en âge de travailler, les fortes entrées de résidents temporaires et permanents alimentent la croissance de la main-d’œuvre. Nous nous attendons à ce que la croissance de la main-d’œuvre dépasse celle de l’emploi pendant une grande partie de 2024, entraînant une nouvelle augmentation du taux de chômage.
L’investissement des entreprises au Canada est également mis à l’épreuve par les coûts élevés d’emprunt. L’investissement en capital dans le secteur pétrolier se poursuivra, mais pas aux niveaux d’avant la pandémie. Les critères d’investissement évoluent en réponse à la transition énergétique et aux nouveaux schémas commerciaux post-COVID, mais il est encore prématuré de déterminer comment ils se stabiliseront à un taux d’investissement durable. Les désaccords fréquents entre les gouvernements et les élections fédérales à venir rendent incertaines les perspectives de changements majeurs dans les politiques et accroissent le risque d’investissement des entreprises.
Le Conference Board du Canada est le principal organisme de recherche indépendant du pays. Depuis 1954, le Conference Board du Canada fournit des recherches qui appuient la prise de décision fondée sur des données probantes afin de résoudre les problèmes les plus difficiles du Canada.