La hausse des taux d’intérêt n’ayant pas encore fait sentir ses effets, les souffrances économiques ne seront pas partagées équitablement. Les provinces dont l’économie est plus sensible aux taux d’intérêt, comme l’Ontario et la Colombie-Britannique, seront plus durement touchées en 2024, tandis que les producteurs de matières premières, comme l’Alberta, devraient être en meilleure posture, selon les économistes du Mouvement Desjardins.
Dans un nouveau rapport, le cabinet indique qu’il prévoit un ralentissement dans l’ensemble du Canada au cours de l’année à venir, mais que la performance économique des provinces devrait varier considérablement.
« Les provinces canadiennes les plus exposées à l’immobilier et aux autres secteurs sensibles aux taux d’intérêt ressentiront le plus durement le ralentissement économique à venir, tandis que les producteurs de matières premières seront moins vulnérables. »
En particulier, la Colombie-Britannique sera l’une des provinces les plus durement touchées par les effets des taux d’intérêt élevés, étant donné que ses ménages sont parmi les plus endettés et que son économie est la plus étroitement liée à l’immobilier.
« La faiblesse des données relatives au marché du travail et aux ventes au détail publiées depuis notre dernier rapport sur les perspectives provinciales continue d’indiquer que l’économie est particulièrement touchée par les effets cumulés de la hausse des coûts d’emprunt », affirme le rapport. Il ajoute que le ralentissement de la croissance en Chine pourrait également peser sur la Colombie-Britannique.
L’économie de l’Ontario devrait également être plus durement touchée par l’impact des taux élevés.
« Malgré la forte croissance démographique, la consommation des ménages a chuté, ce qui est inhabituel en dehors des récessions », spécifie le rapport.
« Dans le même temps, l’investissement résidentiel a chuté. Ces deux composantes devraient continuer à se débattre sous le poids de taux d’intérêt nettement plus élevés au début de l’année 2024. »
À l’inverse, les producteurs de pétrole, tels que l’Alberta et Terre-Neuve, devraient éviter le pire de la douleur.
En fait, Terre-Neuve devrait ouvrir la voie en 2024, car « la production de pétrole devrait augmenter de manière significative en 2024, le champ offshore Terra Nova étant en passe de retrouver sa pleine production après un arrêt de plusieurs années », selon le rapport.
De même, l’Alberta devrait avoir l’une des économies provinciales les plus fortes cette année, car la production de pétrole augmente, et « [l]es perspectives restent solides en dehors du secteur du pétrole et du gaz », souligne le rapport.
Le Québec devrait également se redresser cette année – après une année 2023 faible – grâce à une activité de construction de logements plus forte, à une reprise des exportations d’hydroélectricité et à la fin des interruptions de travail dans la province.
« Nous avons révisé à la hausse les prévisions de croissance du Québec pour l’année 2024, indique le rapport. Cela reflète en grande partie un effet de rebond, car les travailleurs du secteur public qui étaient en grève à la fin de l’année 2023 sont retournés au travail en janvier. »