La Réserve fédérale des États-Unis a indiqué mercredi qu’elle s’approchait d’une transition tant attendue vers une réduction des taux d’intérêt, signe que les responsables sont convaincus qu’ils sont sur le point de maîtriser complètement l’inflation.
La Fed a annoncé le maintien de son taux directeur à environ 5,4 %, un sommet depuis 22 ans. Dans un communiqué, on remarque qu’elle a abandonné une formulation précédente qui disait que de nouvelles hausses étaient toujours possibles.
Néanmoins, la banque centrale américaine a prévenu qu’elle «ne s’attend pas à ce qu’il soit approprié» de réduire les taux «tant qu’elle n’aura pas acquis une plus grande confiance dans le fait que l’inflation évolue de manière durable» vers son objectif de 2 %.
Cela suggère qu’une réduction des taux est peu probable lors de sa prochaine réunion, en mars.
Les changements généraux apportés au communiqué par rapport à sa rencontre en décembre indiquent que la Fed s’est définitivement orientée vers l’examen de réductions de taux tout en maintenant sa flexibilité. En décembre, les responsables avaient indiqué qu’ils prévoyaient de réduire les taux de trois quarts de point cette année.
Toutefois, ils ont peu parlé du moment où ces réductions pourraient commencer, même si de hauts responsables ont souligné que la Fed agirait avec prudence.
La plupart des économistes ont affirmé s’attendre à ce que la Fed commence à réduire son taux directeur en mai ou juin. Les baisses de taux entraîneraient à terme une baisse des coûts d’emprunt pour les consommateurs et les entreprises américaines, notamment pour les prêts hypothécaires, les prêts automobiles et les cartes de crédit.
Il y a un an, de nombreux analystes prédisaient que des licenciements massifs et une forte hausse du chômage seraient nécessaires pour calmer l’économie et freiner l’inflation. Pourtant, la croissance de l’emploi est restée constante. Le taux de chômage, à 3,7 %, ne dépasse pas de loin son plus bas niveau depuis un demi-siècle.
Si le rythme de la croissance économique s’accélère, cela pourrait compliquer la tâche de la Fed. Une progression beaucoup plus rapide, notamment alimentée par des baisses de taux, pourrait potentiellement raviver l’inflation.
D’un autre côté, tout signe d’un ralentissement sensible de l’économie accélérerait probablement le calendrier de réduction des taux de la Fed.
L’économie américaine surpasse celle de ses homologues étrangères. Au cours du trimestre d’octobre à décembre, les 20 pays qui partagent l’euro ont évité de justesse une récession, affichant une croissance pratiquement nulle.
Pourtant, comme aux États-Unis, le chômage est très faible dans la zone euro et l’inflation a ralenti pour atteindre un taux annuel de 2,9 %. Même si la Banque centrale européenne pourrait réduire ses taux dès avril, de nombreux économistes croient que cela risque de ne pas se produire avant juin.