Le secteur des titres à revenu fixe offre bon nombre d’occasions dont les clients pourraient profiter. Voici certaines idées qui ont été mises de l’avant à l’occasion d’un événement virtuel de BMO Gestion mondiale d’actifs qui se déroulait le 7 février.
Objectif : des titres de qualité
Le ralentissement économique ainsi que la santé financière des consommateurs qui est fragilisée par les hausses des taux d’intérêt et l’endettement, préoccupent Sadiq S. Adatia, chef des investissements chez BMO GMA. C’est pourquoi il préfère prêter à des entreprises qui sont de bonne qualité, qui ont des bilans sains et dont les consommateurs vont continuer d’acheter les produits malgré la conjoncture économique potentiellement plus difficile.
« Pour cette raison, nous préférons éviter les titres de moins bonne qualité, comme les obligations de sociétés à haut rendement ainsi que la dette des pays émergents. Cependant, nous favorisons davantage des obligations de grande qualité (investment grade) », a-t-il noté.
Par ailleurs, il voit des occasions dans les titres à revenu fixe ayant des durées de 1 à 5 ans ainsi que 10 ans.
Une question de durée
On devrait continuer de voir de la volatilité dans le marché des titres à revenu fixe en 2024, selon Matt Montemurro, gestionnaire de portefeuille, fonds négociés en Bourse chez BMO GMA. Il a évoqué les récentes données sur l’inflation qui laissent croire que les banques centrales ne l’ont pas encore jugulée. En quelques jours, le nombre de baisses de taux qui étaient anticipées par le marché en 2024 est passé de six à quatre.
« Je pense qu’on devrait voir moins de baisses des taux que ce que le marché s’attend actuellement. Quoi qu’il en soit, les FNB offrent l’occasion pour un investisseur de passer rapidement de la partie courte à la partie longue de la courbe » et ainsi profiter de la baisse des taux d’intérêt, a noté Matt Montemurro. Le prix des obligations et les taux d’intérêt varient en sens inverse.
Bon nombre d’investisseurs détiennent actuellement une part importante de titres à revenu fixe de courte échéance, mais subissent certains désagréments, comme celui du risque de réinvestissement, selon Marina Mets, chef de la gestion de produits à revenu fixe et d’actifs multiples pour les Amériques chez FTSE Russell. Ceux-ci pourraient considérer d’allonger la duration de leur portefeuille afin de profiter d’une éventuelle baisse des taux d’intérêt. Marina Mets, chef de la gestion de produits à revenu fixe et d’actifs multiples pour les Amériques, chez FTSE Russell, note par contre que le moment de la baisse des taux ainsi que l’ampleur de cette baisse demeurent incertains.
Quête d’efficience fiscale
Pour les clients détenteurs de comptes non enregistrés, la fiscalité constitue un facteur à considérer afin d’établir le rendement après impôt d’un portefeuille de titre à revenu fixe. Par le passé, les obligations vendues à primes ont été synonymes de rendement déplorables.
Or, le contexte actuel a favorisé une augmentation du nombre d’obligations qui se négocient à escompte, c’est-à-dire, dont le prix est inférieur à sa valeur nominale. Cette situation s’explique parce que bon nombre d’obligations émises par exemple en 2020 et 2021 offraient un coupon d’intérêt faible. Afin d’obtenir un rendement à échéance qui reflète l’état du marché actuel, les obligations sont vendues à escompte.
En achetant un FNB qui sélectionne uniquement des obligations à escompte, le client obtiendrait ainsi une part importante de son rendement à échéance en provenance du gain en capital, surtout lorsque les coupons des obligations sont faibles. Le gain en capital se fera parce que le prix des obligations montera pour arriver au pair à l’échéance. Dans un compte non enregistré, ces obligations à escompte offrent ainsi un rendement potentiellement imposé à un taux inférieur à celui des coupons, lesquels sont traités comme du revenu d’intérêt.
Pour cette raison, Matt Montemurro favorise les fonds d’obligations à escomptes, car elles constituent « une manière efficiente fiscalement » d’obtenir un panier obligataire semblable à celui de l’indice de référence applicable.
« Certains se demandent s’il s’agit d’un phénomène temporaire. Eh bien, oui et non. Si les taux d’intérêt sont réduits, il est vrai que les prix des obligations vont remontrer (et se rapprocher du pair). Cependant, on a vu un nombre record d’émissions en 2020 et 2021, qui se faisaient avec des coupons bas », a précisé Matt Montemurro.