La Banque du Canada s’attend à pouvoir commencer à réduire les taux d’intérêt « dans le courant de l’année », mais les membres de son conseil de direction sont divisés quant au moment précis où cette baisse pourra s’amorcer.
C’est ce que l’on peut apprendre mercredi dans le résumé des délibérations du conseil de direction de la banque centrale qui ont mené à la décision sur le taux directeur rendue le 6 mars, soit de le maintenir à 5,0 %.
Le résumé indique que les membres du conseil de direction ont convenu que des réductions de taux pourront commencer cette année si l’économie et l’inflation évoluent conformément aux projections de la Banque du Canada.
Même si les membres se sont mis d’accord sur les conditions qui devront être réunies pour commencer à baisser le taux directeur — ils veulent voir un assouplissement supplémentaire et soutenu de l’ensemble d’indicateurs qu’ils appellent « inflation sous-jacente » —, ils étaient divisés sur la question de savoir quand il y aura suffisamment de preuves que ces conditions seront remplies.
« Les membres avaient toutefois des divergences d’opinions quant au moment où il y aurait vraisemblablement des preuves suffisantes que ces conditions étaient réunies, et à la façon de pondérer les risques pesant sur les perspectives », peut-on lire dans le résumé des délibérations.
La Banque du Canada a choisi de maintenir son taux directeur à 5,0 % au début du mois et a évité de se prononcer sur le moment où elle commencera à le baisser. Son gouverneur, Tiff Macklem, a expliqué que la banque centrale veut éviter d’agir trop rapidement, afin de ne pas avoir à faire marche arrière par la suite.
Mercredi, la Réserve fédérale américaine a également annoncé qu’elle maintenait son taux d’intérêt directeur inchangé pour une cinquième réunion consécutive.
Les responsables de la banque centrale américaine ont indiqué qu’ils prévoyaient toujours de réduire leur taux directeur à trois reprises en 2024, malgré des signes suggérant que l’inflation est restée étonnamment élevée au début de l’année, mais ils prévoient moins de baisses de taux en 2025 et ont légèrement relevé leurs prévisions concernant l’inflation.
Au Canada, l’inflation annuelle s’est révélée inférieure aux attentes pour un deuxième mois consécutif en février, atteignant 2,8 %.
Ces plus récentes données sur l’inflation ont renforcé les attentes des économistes selon lesquelles la Banque du Canada commencera à réduire les taux d’intérêt vers le milieu de l’année.
Cependant, le résumé des délibérations rendu public mercredi suggère que la banque centrale est très préoccupée par le risque d’une inflation plus élevée que prévu, d’autant plus que les coûts du logement continuent de monter en flèche.
« Si le secteur du logement devait rebondir au printemps, la hausse des frais de logement pourrait s’accentuer, ce qui retarderait le retour de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation à la cible de 2 %. Et si la forte inflation s’avérait plus persistante qu’anticipé, la politique monétaire devrait probablement rester restrictive pendant plus longtemps », peut-on lire dans le résumé.
En février, les coûts du logement étaient 6,5 % plus élevés qu’il y a un an. Les frais d’intérêts hypothécaires et les loyers ont été les deux principaux contributeurs à l’inflation.
La prochaine annonce de la Banque du Canada concernant les taux d’intérêt est prévue pour le 10 avril.
Avec des informations de l’Associated Press