La brusque remontée des taux d'intérêt au Canada l'an dernier soulève des inquiétudes. Où seront les occasions dans les titres à revenu fixe en 2018 ? Des experts se prononcent.Les hausses successives du taux directeur de la Banque du Canada en juillet et en septembre en ont surpris bon nombre. On a craint que le mouvement se poursuive, mais ce ne fut pas le cas. «Notre banque centrale ne semble pas pressée de remonter son taux directeur et l'inflation n'est guère menaçante non plus», remarque Benoît Durocher, chef stratège économique chez Addenda Capital.
DOSSIER RETRAITE - D'après une récente analyse de CFA Montréal, ce serait l'évolution défavorable des rendements, et non les faibles rendements, qui explique 60 % des scénarios où le revenu d'un client est inférieur au revenu cible à la retraite.
Les taux d'intérêt sont fortement en hausse au Canada. Ceux à court terme se font particulièrement malmener. Est-ce le moment de se départir de ses fonds d'obligations ? Certainement pas, disent les experts consultés.Pour toute l'année 2016, les ventes nettes de fonds communs de placement obligataires au pays ont représenté 8,4 % de l'actif total en FCP obligataires de janvier 2016, selon Investor Economics. Malgré la hausse marquée des taux d'intérêt depuis quelques mois, les ventes nettes demeurent positives cette année, selon les données de l'Institut des fonds d'investissement du Canada, y compris en septembre, alors que la Banque du Canada augmentait de 25 points de base son taux directeur, le 6 septembre.
Les marchés boursiers restent utiles en raison de leur liquidité. Au-delà des actions et des obligations, les placements privés et l'investissement dans les actifs réels gagnent en popularité chez les clients fortunés. Cette tendance a été propulsée par la faiblesse des taux d'intérêt. On veut générer un rendement absolu et constant en optant pour des solutions qui sont moins corrélées avec les marchés boursiers. On mise sur une plus grande diversification.
Des dizaines de conseillers se sont fait montrer la porte par de grandes firmes de courtage ces dernières années. Pourquoi se débarrasse-t-on d'eux et où vont-ils ?La vague de licenciements entamée par la firme de courtage ScotiaMcLeod au printemps 2016 a suscité une interrogation. Pourquoi laissait-on partir autant de conseillers en placement, dont certains avaient des actifs sous gestion et des chiffres d'affaires respectables ?
le gouvernement fédéral souhaite s'attaquer à des avantages fiscaux jugés inéquitables. Cela concerne directement les sociétés privées et les professionnels incorporés. Comment cela touche-t-il vos clients ?Dans un document publié le 18 juillet 2017, le ministère des Finances remet en cause trois grandes stratégies de planification fiscale pour les sociétés privées. Il s'agit de la répartition du revenu, de la détention d'un portefeuille de placements passifs et de la conversion d'un revenu en gains en capital. Une période de consultation concernant ces propositions législatives est d'ailleurs en cours et se termine le 2 octobre 2017.
La gestion discrétionnaire à honoraires a la cote. De plus en plus de conseillers en placement font le saut et décrochent le titre de Gestionnaire de placements agréé (CIMmd), aussi connu sous son appellation anglaise de Chartered Investment Manager. Pourtant, bien peu de clients reconnaissent la désignation. Quant aux exigences de formation continue, elles semblent identiques à celles que l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) impose à ses représentants inscrits. Certains conseillers s'interrogent donc sur l'utilité de payer 275 $ plus taxes chaque année auprès du Canadian Securities Institute (CSI) afin de conserver le titre.Précisons d'abord qu'à l'automne 2011, le titre de Gestionnaire de placement canadien (GPC) a été remplacé par la désignation de Gestionnaire de placements agréé ou CIM qui est désormais une marque déposée. Les exigences de formation sont demeurées les mêmes, mais le GPC avait le choix de changer ou non de titre professionnel puisqu'on lui reconnaît des droits acquis. De plus, les GPC qui n'ont pas fait le transfert officiel n'ont pas le droit d'utiliser le sigle de CIM avec marque déposée.
GUIDE FNB - L'offre est vaste. D'où l'importance d'avoir un bon plan pour ses clients.Vu le vieillissement de la population, de plus en plus de conseillers cherchent des sources de revenus pour leurs clients retraités. Les FNB canadiens axés sur le revenu (income-oriented ETF) permettent de combler ce besoin.Au 31 décembre 2016, plus de 54 G $ d'actifs étaient investis dans les 184 produits de cette catégorie, rapporte une étude d'Investor Economics. Cela représentait 47 % de l'actif géré total en FNB canadiens. Depuis la fin de 2011, l'actif géré en FNB axés sur le revenu a triplé et le nombre de produits, plus que doublé.
Les mouvements de panique et les bulles spéculatives montrent que les marchés financiers ne sont pas toujours efficients. Selon Robert J. Shiller, prix Nobel d'économie en 2013, les investisseurs ne sont pas rationnels de manière systématique. Peut-on alors profiter de l'irrationalité des marchés ?«Il y a moyen de lire le comportement des marchés. Par exemple, on peut détecter l'excès de confiance des investisseurs lorsque les ratios cours/bénéfices moyens atteignent des niveaux stratosphériques et que les gens continuent d'acheter. Il y a alors une frénésie, le marché est dopé», affirme Pierre Saint-Laurent, maître d'enseignement au Département de finance à HEC Montréal. La bulle technologique à la fin des années 1990 en est un bon exemple.
Depuis le 14 octobre 2016, de nouvelles règles encadrent les fonds de marché monétaire aux États-Unis. Par exemple, la valeur liquidative (NAV) des parts pourrait fluctuer dans certains cas. Les investisseurs n'ont pas du tout apprécié : des centaines de milliards de dollars de ces fonds ont été liquidés. Qu'en est-il au Canada ?Rappelons d'abord que cette nouvelle réglementation de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine vise à éviter une répétition des évènements de septembre 2008. Avant cette date, il était très rare qu'un fonds de marché monétaire se négocie sous la barre de sa valeur liquidative (NAV fixé à 1 $ aux États-Unis et 10 $ au Canada). Le fonds Reserve Primary Fund a démontré le contraire.