Les investisseurs actifs suivent l’évolution des marchés et agissent en conséquence afin de réaliser des rendements ajustés en fonction du risque élevés, et c’est ce qui explique l’attrait que continue d’exercer ce style de placement. Pour faire face aux défis de la réalité géopolitique et aux politiques changeantes des banques centrales, une gestion active peut se révéler un atout des plus précieux.
Les résultats publiés dans un récent article n’ont donc rien d’étonnant. On peut y lire qu’environ 75 % des investisseurs institutionnels croient que les conditions qui prévaudront sur les marchés jusqu’à la fin de 2017 favoriseront ce mode de gestion. La plupart d’entre eux croient également que la gestion active constitue le meilleur moyen de générer des rendements ajustés en fonction du risque intéressants1.
Pour être efficace, l’investissement actif exige une recherche exhaustive et un processus rigoureux d’analyse des résultats. En effet, les gestionnaires actifs qui sont appuyés par une solide recherche fondamentale peuvent aider les investisseurs à tirer profit du risque – en l’atténuant ou, lorsque c’est approprié, en relevant le risque au sein du portefeuille.
Tout le monde cherche l’aubaine
La gestion active axée sur la recherche commence habituellement par une étude des sociétés à long terme, suivie d’une analyse en profondeur qui permettra de déterminer la valeur de chaque entreprise.
« Nos analystes de recherche sont à l’affût des écarts entre la valeur et le cours des actions. Selon nos calculs, si une action se négocie sous la barre des 70 cents par dollar d’évaluation, cette marge de sécurité permet de réduire le risque », affirme Daniel Nicholas, gestionnaire du portefeuille clients à la société de gestion de placement Harris Associates L.P. de Chicago, qui agit comme sous-conseiller des Fonds Oakmark Natixis au Canada.
Alors que de nombreux investisseurs professionnels définissent le risque en termes de perte absolue – et non pas comme une conséquence des écarts de suivi ou de la volatilité des prix – déceler à temps les « pièges à valeur » devient capital. Il ne suffit pas qu’un titre se négocie à un prix sensiblement inférieur à la valeur perçue. Si l’entreprise stagne et n’atteint pas certains taux de rendement minimaux, elle devient un « piège à valeur » et n’offre plus la marge de sécurité requise pour réduire le risque.
Rencontre au sommet
Un autre élément crucial de la recherche est la rencontre de la direction de la société afin de se faire une idée claire de la valeur de l’entreprise et d’obtenir des réponses à des questions telles que :
- La direction est-elle en mesure de gérer efficacement les activités dans tous les contextes économiques?
- Est-elle compétente pour préserver le capital?
- L’entreprise est-elle bien positionnée par rapport à la concurrence dans son secteur?
- Quel est son taux de trésorerie disponible? Est-elle en mesure de le maintenir ou même de l’améliorer?
- Quelle est l’opinion de tierces parties crédibles sur cette société? Confirme-t-elle l’opinion de l’équipe?
Les réponses à ces questions aideront l’équipe de recherche à attribuer des ratios cibles et à établir une évaluation raisonnable du cours de l’action.
« Une fois le contrôle diligent effectué, on se retrouve avec une première liste de sélection, explique M. Nicholas. Il s’agit ensuite de repérer les titres offrant le plus fort potentiel d’appréciation en se fondant sur la valeur intrinsèque perçue, puis de les acquérir lorsqu’ils sont offerts au cours cible que nous nous sommes fixé pour respecter notre marge de sécurité. Lorsque l’écart de valeur se contracte pour se situer dans une fourchette plus faible déterminée à l’avance, il est temps pour nous de vendre (en totalité ou en partie) et de chercher la prochaine occasion sous-évaluée ».
L’approche Harris en matière de recherche
Bien que la recherche et la gestion des risques se recoupent sur certains aspects, Harris se distingue sur plusieurs plans. Par exemple, alors que la plupart des analystes concentrent leur expertise dans un secteur particulier, ceux de Harris se spécialisent dans plusieurs domaines. « Notre équipe de recherche tient à conserver sa curiosité intellectuelle et à enrichir ses connaissances, ajoute M. Nicholas. Au besoin, les membres de l’équipe vont plutôt se concentrer sur un secteur géographique afin de comprendre les enjeux économiques, politiques et commerciaux dans une région donnée. »
De plus, les recherches de l’équipe tiennent compte de certains facteurs liés aux risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) susceptibles de générer des occasions, les entreprises qui se mobilisent dans ces domaines ayant souvent tendance à réduire les risques et à créer de la valeur pour les actionnaires. L’indépendance du conseil d’administration constitue un autre atout, tout comme la possibilité d’exercer ses activités sans interférence bureaucratique (en Chine, par exemple, les activités des sociétés sont soumises à de nombreux contrôles gouvernementaux, ce qui accroît le risque d’entreprise).
Faire confiance au processus… et à la recherche
Pour que l’équipe de recherche recommande une participation significative en capital, elle doit être convaincue de la qualité du processus et de la solidité de l’entreprise, et prête à prendre une position à contre-courant. Si le processus de recherche alimente la constitution d’un portefeuille, le rendement du portefeuille devient un sous-produit du processus de recherche. Ainsi, après le Brexit, une équipe de recherche aurait pu conclure qu’il y avait eu survente d’actions britanniques et qu’il valait mieux, par prudence, accroître la pondération du portefeuille en actions britanniques. Si les analystes ont vu juste, les actions britanniques généreront d’excellents rendements.
De la même façon, lorsque les recherches indiquent que le cours d’une action dépasse sa valeur intrinsèque perçue, il faut peut-être l’interpréter comme un signal de vente. Les investisseurs attirés par les rendements élevés jettent souvent leur dévolu sur les actions qui versent des dividendes. Et comme la demande dépasse l’offre, les actions se négocient à prime et deviennent surévaluées. Dès lors, leur rendement attrayant est annulé par le risque d’effacement de la marge de sécurité.
Un cas concret : General Electric Co. (GE)
Récemment, Harris a sensiblement accru la part de GE dans le portefeuille d’Oakmark. L’équipe de recherche suit GE depuis de nombreuses années et elle est convaincue que c’est une entreprise solide. Comme l’a précisé M. Nicholas, « notre équipe de recherche favorise les entreprises où la vente initiale d’appareils génère des revenus de service à marge élevée pendant 40 ans, et GE en fait partie. » Le titre n’en présentait pas moins certains risques, car il ne répondait pas aux critères de l’équipe en matière de répartition du capital. Ces doutes ont été balayés lorsque Jeff Bornstein a été nommé chef des finances. « Depuis ce jour, poursuit M. Nicholas, les décisions de GE concernant la répartition du capital ont toujours atteint leur cible, la société n’hésitant pas à adopter une stratégie d’investissement à contre-courant. » Le resserrement de la gérance a permis à GE de satisfaire aux critères rigoureux de Harris qui a inscrit le titre sur sa liste de sélection en 2014. Après la période de creux qui s’était étirée sur 52 semaines et compte tenu des perspectives favorables à long terme et des changements à la direction, Harris croit maintenant que GE représente un risque bien calculé.
Visitez le site Web de Natixis Canada pour obtenir de l’information sur les Fonds Oakmark Natixis et sur la façon dont l’approche de Harris en matière de recherche peut aider vos clients à tirer profit du risque.
1 Sondage mondial mené en 2016 par Natixis Global Asset Management auprès de 500 investisseurs institutionnels répartis dans 31 pays.
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