Les clients se sont-ils laissé bercer par un faux sentiment de sécurité à l’égard de la gestion passive des placements par suite de la stabilité relative des rendements des marchés ces dernières années ? Selon les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de portefeuille de gros (c’est-à-dire ceux qui gèrent des portefeuilles pour le compte de certaines plateformes axées sur les placements en assurance, solutions de fonds de fonds et plateformes de gestion d’actifs de tiers), cela pourrait constituer un enjeu important pour les investisseurs particuliers quand les marchés deviennent plus volatils. Voilà peut-être un moment opportun pour rencontrer les clients et leur montrer comment une stratégie de gestion active peut changer les choses pendant les périodes de turbulences des marchés.
En périodes difficiles, investissez comme un pro
Les investisseurs professionnels prévoient une intensification de la volatilité des marchés financiers en 2017. D’après un sondage récent1 qui mentionnait l’incidence de l’incertitude géopolitique et la faiblesse des taux comme catalyseurs principaux, environ 50 % des investisseurs institutionnels et 68 % des gestionnaires de portefeuille de gros diminueront probablement leurs attentes de rendement durant les 12 prochains mois.
Les conseillers pourraient saisir cette occasion d’aider les clients à comprendre comment les investisseurs professionnels positionnent leurs portefeuilles en prévision d’un changement possible des marchés, et de quelle façon les clients peuvent tirer profit d’une telle stratégie. En particulier, les institutions et les gestionnaires de portefeuille de gros n’esquivent pas les risques que présente un marché de plus en plus en ébullition. Ils établissent plutôt de manière réfléchie qu’une augmentation des pondérations des placements à gestion active peut contribuer à produire des rendements intéressants.
« La plupart des investisseurs ont des attentes irréalistes quant aux rendements compte tenu de leur niveau de tolérance au risque. Ce facteur, conjugué à la volatilité des marchés, peut inciter de nombreux investisseurs à commettre l’erreur la plus grave selon les conseillers, soit prendre des décisions sous le coup des émotions », affirme David Goodsell, directeur général du Durable Portfolio Construction Research Center de Natixis Global Asset Management, situé à Boston, au Massachusetts. « Quand l’incertitude augmente, il vous faut une stratégie de gestion du risque. Les gestionnaires qui font une gestion active peuvent évaluer les titres individuels et choisir ceux qui offrent les meilleures occasions. Les investisseurs doivent comprendre l’importance de cette approche. »
Limites de la gestion passive des placements
Les placements à gestion passive ne sont pas sans risque, ce que les investisseurs ne savent pas toujours. Au cours de la dernière décennie, la politique monétaire mondiale a eu une incidence considérable sur les rendements des marchés. Les marchés fondés sur les bénéfices des entreprises récompensent normalement les actions des sociétés les plus performantes, tandis que les marchés basés sur la politique monétaire ont créé un mouvement haussier généralisé qui fait monter également toutes les actions, qu’elles soient performantes ou non. Beaucoup d’investisseurs professionnels s’inquiètent du fait que les investisseurs, en raison de leur expérience récente, se sont laissé bercer par un faux sentiment de sécurité concernant la gestion passive des placements, alors que la plupart des décideurs institutionnels croient que les investisseurs sont mal informés quant aux risques de la gestion indicielle.
Les investisseurs estiment peut-être que les placements à gestion passive sont moins coûteux, mais bon nombre leur attribuent aussi des avantages plus importants : 58 % des investisseurs canadiens croient que la gestion passive des placements est moins risquée et 64 % pensent que les stratégies de gestion passive les protégeront durant les marchés baissiers.2 La réalité est toutefois différente. Par définition, les fonds indiciels ne comportent aucun élément de gestion du risque. Les investisseurs peuvent bien récolter les gains quand les marchés sont en hausse, mais ils devraient comprendre qu’ils sont également exposés aux pertes lorsque les marchés sont en baisse.
« Voilà pourquoi il est important d’informer les clients maintenant, avant les poussées de volatilité, afin de remédier à ce genre de lacune en matière de placement, souligne M. Goodsell. C’est une occasion de rappeler aux clients pourquoi ils détiennent des placements précis, comment ces placements pourraient vraisemblablement réagir à la volatilité et quelle est la stratégie à long terme pour détenir ces placements dans leur portefeuille. »
Recentrés sur la gestion active
Les gestionnaires actifs, en particulier ceux qui adhèrent à l’approche de prise en compte par les investisseurs institutionnels des facteurs de risque dans la constitution d’un portefeuille, cherchent des façons de réduire le risque et de mettre un portefeuille à l’abri de la volatilité. En conséquence, les trois quarts des investisseurs institutionnels1 croient que les conditions des marchés seront plus favorables à la gestion active des placements en 2017. Ils sont d’accord que la gestion active des placements permet à la fois de générer de l’alpha (89 %) et de procurer des rendements corrigés du risque intéressants (66 %).
Dans l’anticipation d’une augmentation de la volatilité, les institutions réduisent aussi leurs prévisions d’utilisation de la gestion passive des placements. En 2015, les placements à gestion passive représentaient un peu plus du tiers des actifs institutionnels (voir la première barre du graphique ici). Les investisseurs institutionnels avaient alors projeté que la gestion passive pourrait englober jusqu’à 43 % des actifs en 2018 (deuxième barre). En 2016, ces investisseurs avaient déjà élagué leurs avoirs à gestion passive à 32,8 % (troisième barre), et prévoyaient que la pondération de leurs actifs à gestion passive augmenterait de seulement 1,3 % d’ici 2019 (quatrième barre) par rapport à ce niveau réduit.
Les répartitions établies par les institutions montrent qu’il ne s’agit pas de mettre en opposition la gestion active et la gestion passive. Il y a plutôt lieu d’utiliser chaque approche stratégiquement à l’intérieur des portefeuilles. En général, la gestion active convient mieux à la génération d’alpha, tandis que la gestion passive offre un avantage en matière de coût. Les conseillers serviront bien leurs clients s’ils examinent aussi bien la situation financière que personnelle de chacun, en plus des conditions de marché et des tendances actuelles, afin de déterminer la composition appropriée des actifs à gestion active et passive dans les portefeuilles de leurs clients.
Visitez le site durableportfolios.com pour plus d’information sur la méthode active de composition de portefeuilles de Natixis (en anglais seulement).
1 Natixis Global Asset Management, Sondage mondial 2016 auprès des investisseurs institutionnels.
2 Natixis Global Asset Management, Sondage mondial 2016 auprès des investisseurs canadiens.