Ce dernier a mentionné cinq tendances qui devraient façonner les prochaines années, lors du quatrième Forum FinTech Canada 2016, qui se déroulait à Montréal mercredi.
1. Moins d’économies d’échelles
Selon Jesse McWaters, les nouvelles plateformes d’information pourraient éroder les économies d’échelle de plusieurs aspects de la finance, principalement pour les institutions de petite et moyenne taille.
Pour illustrer cette tendance, il a rappelé comment il était ardu, dans les années 1990, de créer une entreprise sur Internet en raison du coût important d’achat et d’entreposage de serveurs ainsi que de leur gestion.
« Aujourd’hui, les entreprises n’ont pas ce problème parce qu’ils ont accès à l’infonuagique de Microsoft et d’Amazon. Si vous pensez aux processus des fintech de la même façon, il est possible que, dans un futur proche, les fintech vont pouvoir être créées avec moins d’expertise et une structure allégée puisqu’elles peuvent sous-traiter plusieurs de leurs processus », a indiqué Jesse McWaters.
Profitant de cette faible structure de coût, certaines firmes misent uniquement sur ce qui génère de la valeur ajoutée.
2. D’autres talents nécessaires
L’émergence de l’apprentissage par les machines et de l’intelligence artificielle va transformer les processus organisationnels ainsi que ce que les entreprises rechercheront comme talent chez leurs employés.
Essentiellement, ces deux technologies forceraient les entreprises à chercher des gens capables de poser la bonne question à un système intelligent plutôt que de vouloir un expert capable d’analyser des éléments complexes.
Jesse McWaters a donné l’exemple d’une technologie qui a permis à des banques américaines de réduire le temps et les coûts de main-d’oeuvre lorsqu’elles se conforment aux tests de résistance (stress test) de la Réserve fédérale américaine.
« Ce que nous devons penser est comment le personnel va travailler avec des machines plutôt que d’être simplement remplacées par des machines », a indiqué Jesse McWaters.
« Du point de vue managérial, on passerait d’un monde où vous devez gérer une équipe de personnes à un modèle hybride où vous devez gérer des individus, mais aussi un éventail de services internes ou externes de votre organisation », a-t-il ajouté.
3. Plus d’interconnexion entre les fintechs
D’après Jesse McWaters, l’interconnexion entre les différents produits de fintech pourrait faire perdre aux banques leur proximité avec leurs consommateurs.
Les institutions financières ont actuellement un avantage sur les fintechs, car ils sont un guichet unique pour les produits financiers, selon le consultant : « Même si ces institutions financières ne fournissent pas le meilleur produit que j’aimerais, ils les fournissent au même endroit et avec un certain degré d’intégration. »
Or, on verra l’émergence de plateformes technologiques qui permettent une meilleure intégration des différents produits et services offerts par les fintechs. « Un joueur des technologies va vous permettre de vous connecter avec votre compte de robot-conseiller et avec votre prêt du Lending Club, etc. », a dit Jesse McWaters. Résultat, les banques risquent de perdre de leur intérêt aux yeux de certains clients sensible aux prix, puisque ces technologies financières peuvent être offertes à faible marge bénéficiaire.
4. De nouvelles infrastructures technos
Selon Jesse McWaters, même si les développements liés à la technologie du blockchain sont difficiles à prédire, ceux-ci pourraient bouleverser plusieurs modèles d’affaires.
« Nous voyons le plus gros potentiel sur le plan de l’infrastructure technologique. C’est ennuyant de parler d’infrastructure. Mais sachez que ces infrastructures façonnent fondamentalement les hypothèses qui sous-tendent les modèles d’affaires. Et si les infrastructures changent, les modèles d’affaires aussi. »
Les contreparties centrales des Bourses ainsi que la façon dont l’industrie interagit avec les régulateurs sont les plus à risques d’être bouleversées, selon le consultant.
« Il va y avoir une différence entre les gens qui comprennent le blockchain et son rôle dans le façonnage des nouvelles infrastructures par rapport à ceux qui sont réactionnaires », a-t-il dit.
5. Redéfinir l’identification des clients
Les institutions financières ont une occasion unique de profiter de la confiance que les gens ont envers elles afin de redéfinir le conception d’identité et d’identification des clients.
« Il y a des coûts énormes et des risques énormes entourant l’identité des gens. Ces processus sont en silos. Ils sont basés sur des concepts archaïques qui exigent des institutions financières d’obtenir des gens beaucoup plus d’information qu’elles ne le devraient et de les entreposer dans trop d’endroits », a fait valoir Jesse McWaters.
Ces institutions financières devraient plutôt de nouvelles infrastructures liées à l’identification des clients et leur gestion. « Cela peut non seulement réduire les coûts et les risques de façon importante, mais aussi de fournir de nouveaux services et revenus pour les institutions financières », a-t-il mentionné.