Budget fédéral: l'industrie fait ses demandes

La Chambre des communes a suspendu ses travaux après l’annonce du décès de l’ancien ministre.

Le député conservateur du comté de Whitby-Oshawa avait démissionné en mars dernier de son poste de ministre des Finances. Il avait été remplacé par Joe Oliver.

Il continué d’occuper ses fonctions de député après sa démission à titre de ministre des Finances.  Les conjectures sur son avenir se multipliaient ces dernières années après qu’il eut reconnu souffrir d’une maladie cutanée rare. Ses médicaments semblaient lui causer de la fatigue et lui faire prendre du poids.

Même s’il reconnaissait avoir éprouvé des ennuis de santé, M. Flaherty se disait en voie de rétablissement complet, et soutenait que sa maladie n’avait joué aucun rôle dans sa décision de démissionner. Il disait plutôt vouloir retourner au secteur privé après le sentiment du devoir accompli au gouvernement.

Jim Flaherty est l’un des ministres des Finances ayant compté la plus grande longévité. Il aura tenu les rênes lors de l’une des pires crises économiques du pays, en 2008-2009, alors que son gouvernement, pour relancer et soutenir l’économie canadienne, multipliait les investissements dans les infrastructures, un interventionnisme contre-nature pour des conservateurs.

Le ministre a ainsi dû cumuler les déficits année après année, avant de déposer enfin un budget à toutes fins pratiques équilibré en février 2014.

Pendant son régime, il a notamment ordonné un refroidissement des prêts hypothécaires afin d’éviter la bulle immobilière comme celle qui a ébranlé les États-Unis, et il a créé le Compte d’épargne libre d’impôt (CÉLI) pour les petits investisseurs et l’épargne-retraite.

Montréalais d’origine

M. Flaherty était né à Lachine le 30 décembre 1949 et a grandi à Montréal. Diplômé en droit de l’université York, à Toronto, il a été avocat pendant plus de 20 ans avant de faire le saut en politique.

Il a d’abord tenté sa chance, sans succès, sur la scène provinciale ontarienne en 1990 dans la circonscription de Durham.

Il reviendra à la charge en 1995, avec succès cette fois, dans Whitby-Ajax, et il fera son entrée deux ans plus tard dans le cabinet de Mike Harris à titre de ministre du Travail. Il occupera aussi sur la scène provinciale les rôles de ministre des Finances, procureur général et vice-premier ministre.

En 2006, après deux vaines tentatives pour prendre les rênes du Parti conservateur en Ontario, M. Flaherty fait le saut en politique fédérale, vainqueur dans Whitby-Oshawa lors des élections ayant accordé un premier gouvernement minoritaire aux conservateurs de Stephen Harper.

À titre de ministre des Finances, M. Flaherty s’est rapidement attelé à la réduction du fardeau fiscal des contribuables. Il a commencé en 2006 en réduisant d’un point d’un point de pourcentage la taxe sur les produits et services (TPS), qui passait à 6,0 %; il sabre un autre point de pourcentage deux ans plus tard.

En 2006, il a aussi annoncé des modifications aux règles fiscales sur les fiducies de revenus, qui ont suscité de vives oppositions et ont mené à des audiences spéciales du comité des finances aux Communes.

M. Flaherty aura continué à trouver des façons de réduire les taxes et impôts des Canadiens, créant notamment le Régime enregistré d’épargne-invalidité, un projet qui lui tenait à coeur, l’un de ses trois fils de souffre d’une déficience intellectuelle.

Il laisse dans le deuil sa femme Christine Elliott et ses fils John, Galen et Quinn.

Avec la Presse Canadienne

Photo Bloomberg