Bien que de nombreux facteurs militent pour une amélioration des indices de confiance des consommateurs aux États-Unis, force est de constater qu’elle tarde à prendre un nouvel envol, constate Francis Généreux, économiste principal chez Desjardins, dans un billet datant du 4 mai.
Francis Généreux cite deux principaux indices de confiance des consommateurs américains, soit celui du Conference Board et celui de l’Université du Michigan, et constate que ceux-ci ont diminué en avril et demeurent sur une tendance baissière depuis le début de 2015. Une situation intrigante, compte tenu de la bonne tenue du marché du travail, notamment marqué par une baisse des demandes d’assurance-chômage jusqu’à des niveaux non observés depuis 1973, d’un prix de l’essence relativement bas et d’une croissance des principaux indices boursiers.
Selon Francis Généreux, quelques facteurs peuvent aider à expliquer la détérioration observée. Il évoque les inquiétudes concernant la vigueur de l’économie mondiale, de même que les craintes liées au terrorisme et la sécurité.
Toutefois, citant un autre indice de confiance, le IBD/TIPP Economic Optimism Index, Francis Généreux souligne que la composante de l’indice sondant les ménages sur leur opinion concernant les politiques publiques fédérales « s’est nettement détériorée depuis le printemps de 2015 ».
Comparant la variation annuelle de cette composante avec celle de l’indice du Conference Board qui est liée aux anticipations des ménages, Francis Généreux constate des mouvements baissiers nettement semblables. Selon lui, cette variation nourrit l’hypothèse selon laquelle les préoccupations qui émergent de la campagne électorale en cours contribuent à la tendance baissière observée en matière de confiance des consommateurs.
« Une campagne électorale n’équivaut pas toujours à une détérioration de la confiance, du moins si loin de la date de l’élection. Toutefois, les candidats maintenant en avance semblent exacerber une certaine méfiance qui s’ajoute à celle envers la classe politique en général. À ce stade‐ci de la campagne, Hillary Clinton chez les démocrates et Donald Trump chez les républicains affichent dans les sondages des sommets historiques d’opinions très défavorables », écrit Francis Généreux.
L’économiste de Desjardins estime que la faiblesse de la confiance s’est reflétée dans une croissance modeste de la consommation au premier trimestre. Selon lui, le risque existe de voir le reste de la campagne électorale avoir des répercussions négatives sur le climat économique.