Dans cette série d’articles, des spécialistes en placement nous font part de leurs perspectives et des meilleures stratégies offensive et défensive à adopter afin d’en profiter ou s’en prémunir.
Tendance 1 : Accélération de l’inflation aux États-Unis
L’inflation est en pleine accélération aux États-Unis et cette tendance devrait se poursuivre en 2017, constate Steve Bélisle. « Le marché de l’emploi a continué de se raffermir, menant pratiquement le pays au plein-emploi. Devant une plus grande difficulté à trouver de la main d’œuvre, les entreprises haussent les salaires, ce qu’elles compensent en augmentant leurs prix », précise-t-il. La stabilisation du dollar, la reprise des prix des ressources, de même que les déficits générés par les politiques fiscale et économique du nouveau président causeront davantage d’inflation plus tard en 2017. « Il est fort probable que l’inflation excèdera largement les 2 % en 2017, scénario qui n’était pas anticipé par le marché obligataire avant l’élection. Ce qui résultera en une hausse spectaculaire des taux d’intérêt à long terme », estime Steve Bélisle.
Stratégie offensive (SO) : « La hausse des taux d’intérêt bénéficiera au secteur bancaire américain et, par ricochet, canadien », dit le gestionnaire de portefeuille qui privilégie les titres comme JP Morgan Chase et Bank United aux États-Unis, ainsi que Banque TD et Banque Royale au Canada. Les compagnies d’assurance-vie constituent aussi un secteur à privilégier.
Stratégie défensive (SD) : « Les investisseurs devront s’intéresser aux entreprises qui ont la capacité d’augmenter leurs prix pour refiler l’inflation à leurs clients et préserver leurs marges de profits », souligne Steve Bélisle qui donne en exemple les entreprises Brookfield Infrastructure Partners LP et Praxair. Les compagnies CN Railway, UPS, Microsoft, Altus Group, Cineplex et United Health, qui ont une forte position concurrentielle dans des industries où les barrières à l’entrée sont élevées et où l’élasticité de la demande est faible, sont aussi à considérer.
Tendance 2 : Bouleversements politiques
Le Brexit et l’élection de Donald Trump, dont les marchés se sont vite remis, pourraient néanmoins avoir des impacts à plus long terme. D’autant que « ce mouvement se poursuivra possiblement en Europe, notamment en France, en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas, où plusieurs partis populistes montent dans les sondages ». Sans oublier l’attitude hostile de la Russie envers les pays occidentaux, de même que l’ambiance belliqueuse entre le Japon et le Chine. L’incertitude pourrait encore être cause de volatilité en 2017.
SO : Les banques américaines bénéficieront des baisses d’impôt corporatif et d’allègements règlementaires (notamment l’abolition de la Règle Volker) aux États-Unis. JP Morgan est alors particulièrement bien positionnée, selon Steve Bélisle. Aussi, « les entreprises d’oléoducs comme Enbridge et TransCanada bénéficieront d’une plus grande facilité à obtenir des permis », ajoute-t-il. Les dépenses en infrastructures devraient par ailleurs bénéficier à des entreprises telles que WSP Global et Stantec.
SD : Les investisseurs devront se montrer prudents face aux politiques protectionnistes et se méfier des entreprises qui bénéficient du commerce international. La teneur des réformes du système d’assurance-santé que proposera Donald Trump incite aussi à la prudence, alors que les entreprises impliquées dans les énergies renouvelables font aussi face à des perspectives atténuées, prévient-il.