Puisque les FNB sont des titres qui se négocient tout au long de la journée sur une plateforme boursière – à la différence des fonds communs, dont le prix est fixé à la fin de la journée à la valeur liquidative -, les conseillers doivent apprendre les meilleures pratiques de négociation afin de maximiser les rendements pour leurs clients. Il vaut mieux acheter et vendre des FNB en suivant des ordres spécifiques et éviter de négocier à des moments de la journée où les marchés sont moins liquides.
«Il y a en quelque sorte une courbe d’apprentissage dans la négociation des FNB – ce n’est pas compliqué, mais les FNB sont différents des fonds communs, et les pratiques de négociation sont importantes», confirme Jaime Purvis, vice-président principal à Horizons ETFs Management.
Dans le cas des FNB, un mainteneur de marché corrige sans cesse les déséquilibres entre le nombre de parts en circulation d’un FNB particulier et des paniers de toutes les valeurs mobilières détenues dans le portefeuille sous-jacent du FNB. Les mainteneurs de marché aident à déterminer le cours acheteur et le cours vendeur des FNB en se basant sur leur évaluation de la valeur liquidative sous-jacente du FNB. Quand les titres sous-jacents sont moins liquides ou difficiles à négocier pour une raison quelconque, l’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur peut être plus grand que d’habitude pour ces titres, ou aucun prix récent d’une négociation réelle peut n’être disponible. Il peut en résulter que les mainteneurs de marché ont des difficultés à établir avec précision le prix de certains des titres sous-jacents, et que le FNB lui-même montre des écarts plus grands entre les cours acheteurs et les cours vendeurs en raison de l’incertitude concernant sa véritable valeur liquidative. Le FNB peut se négocier temporairement à prime ou à rabais par rapport à la valeur liquidative de ses titres sous-jacents, et ce prix inefficace peut s’avérer désavantageux pour les investisseurs.
En 2015, le coût résultant de l’écart cours acheteur-cours vendeur d’un échantillon de 270 FNB négociés au Canada s’élevait en moyenne à 0,35 %, alors que le ratio des frais de gestion (RFG) moyen s’établissait à 0,56 %, selon James Gauthier, directeur, investissement et recherche chez Scotia Gestion de patrimoine : «Ce coût peut s’avérer une partie importante du coût de détention d’un FNB», souligne-t-il. Les 15 plus importants FNB au Canada en matière d’actif sous gestion affichaient alors un coût de cet écart cours acheteur-cours vendeur de 0,05 à 0,22 %. Les coûts des écarts cours acheteur-cours vendeur des 15 FNB qui avaient les écarts les plus grands variaient de 0,79 à 1,14 %. Souvent, ce coût était même plus élevé que leur RFG. James Gauthier note qu’en plus de ce coût et du RFG, on doit aussi tenir compte du ratio des frais de négociation du FNB (trading expense ratio).
Voici quelques conseils sur les meilleures pratiques.
Utilisez des ordres à cours limité, pas des ordres au cours du marché. Un ordre à cours limité fixe un prix spécifique pour la négociation, à la différence d’un ordre au marché, qui est couramment utilisé dans la négociation d’actions et a pour résultat que la négociation se fait rapidement au cours actuel du marché quel qu’il soit, selon PowerShares, une filiale d’Invesco Canada. Les ordres à cours limité offrent une certitude concernant le prix et évitent au client d’acheter trop haut ou de vendre trop bas.
En établissant un ordre à cours limité, plus votre prix est près du cours affiché (si vous vendez) ou du cours vendeur (si vous achetez), plus vous aurez de possibilités que votre négociation s’exécute rapidement. Le désavantage, c’est que la négociation peut ne pas être exécutée au prix fixé en raison du manque d’appariement, et dans un marché en évolution rapide, le prix du FNB peut s’écarter très vite de votre ordre à cours limité et vous laisser sur la touche.
Ne négociez pas près de l’ouverture ou de la fermeture. Il est prudent d’éviter de négocier pendant les 15 premières minutes ainsi que les 15 dernières minutes de la journée boursière, conseillent PowerShares et First Asset. Ce ne sont pas toutes les actions sous-jacentes d’un portefeuille de FNB qui peuvent avoir commencé à être négociées durant les 15 premières minutes d’une séance boursière, ce qui signifie que les mainteneurs de marché peuvent ne pas être capables de déterminer avec précision la valeur liquidative sous-jacente du FNB et de fixer le prix du FNB. De même, lorsque la fermeture de la journée boursière approche, la participation du marché peut diminuer, ce qui fait qu’il y a moins d’échanges de titres financiers sous-jacents du FNB et que moins de mainteneurs de marché de FNB affichent des prix. Par conséquent, l’écart cours acheteur-cours vendeur du FNB a tendance à s’élargir et il est plus difficile d’obtenir une juste valeur.
Surveillez la volatilité du marché. Certains événements, tels que les annonces des banques centrales, les catastrophes naturelles et les annonces importantes des entreprises, peuvent entraîner une volatilité des marchés. La volatilité qui résulte d’un afflux de négociations ou d’un manque de négociations peut mener à de plus grands écarts cours acheteur-cours vendeur, ce qui érode les rendements des investisseurs en raison d’un prix inefficace.
Surveillez les écarts, pas le volume. Un FNB qui a un volume de négociation substantiel peut sembler offrir une liquidité supérieure, mais ce n’est pas la meilleure mesure, selon PowerShares. Un faible écart cours acheteur-cours vendeur est un meilleur indicateur de liquidité et de prix efficace par rapport à la valeur liquidative sous-jacente du FNB.
Surveillez la synchronisation par rapport aux FNB mondiaux. Il est préférable d’échanger les FNB mondiaux pendant les heures de négociation des actifs sous-jacents. Les prix des FNB mondiaux ont tendance à être plus près de la valeur de leurs actifs sous-jacents, avec de plus faibles écarts cours acheteur-cours vendeur, quand leurs marchés respectifs sont ouverts et coïncident avec les heures de négociation du Canada.