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Des FNB pour compléter leur recette

GUIDE FNB 2018 – La diversification des FNB constitue un avantage pour eux.

  • Par : Yan Barcelo
  • Source : Finance et Investissement
  • 27 avril 2018 11 novembre 2019
  • 00:03
Une main qui écrit diversification sur un cahier
designer491 / 123rf

Certains conseillers recourent abondamment aux fonds négociés en Bourse (FNB) et composent à partir d’eux l’essentiel de leur actif sous gestion. D’autres ont une approche beaucoup plus parcimonieuse. C’est le cas de deux gestionnaires de portefeuille chez Raymond James qui utilisent les FNB de manière plus périphériques ou tactiques dans la conception de leurs portefeuilles.

Dominique Vincent, conseillère en placement et gestionnaire de portefeuille, utilise des FNB depuis un certain temps. «Dès le début de 2000, j’achetais des FNB qui reproduisent les grands indices comme le S&P 500, le NASDAQ et le Dow Jones.»

Depuis, elle a relégué son utilisation des FNB à la périphérie exploratoire des portefeuilles qu’elle gère, leur allouant une part d’environ 10 %. Un exemple éloquent est son achat du Robo Global Robotics & Automation Index ETF, coté sur le NASDAQ sous le symbole ROBO. «Il y avait une forte poussée technologique avant les années 2000, dit Dominique Vincent, et c’est ce que je sens à nouveau aujourd’hui.»

Dans la profusion de nouvelles sociétés en intelligence artificielle et en automatisation qui émergent, comment repérer les gagnants ? Le recours à ROBO lui évite de prendre des gageures sur des titres individuels, tout en lui permettant de participer au potentiel de croissance du secteur.

C’est un avantage clé de ce genre de FNB : ils permettent de répartir le risque dans des domaines émergents ou très spécialisés, et c’est ce que Dominique Vincent recherche souvent dans ses choix de FNB. Un autre thème qu’elle explore via des FNB spécialisés, par exemple, est l’investissement dans les sociétés qui gèrent l’eau ou qui exploitent le lithium.

Cependant, les FNB qu’elle retient ne sont pas qu’exploratoires. Quand l’occasion est mûre, ils vont servir un objectif tactique. Par exemple, elle a utilisé le FINB BMO équipondéré américain de la santé couvert en dollars canadiens pour investir dans le secteur de la santé après l’élection de Donald Trump aux États-Unis. «Je me disais que le secteur ne pouvait que remonter», commente-t-elle.

Importante couverture de devise

Pour Dominique Vincent, il est important que ses portefeuilles soient couverts en dollars canadiens et achètent surtout des FNB qui offrent cette protection face à une fluctuation des devises.

Une telle couverture constitue un aspect crucial de sa gestion, car les portefeuilles qu’elle élabore pour ses clients, composés surtout d’actions et d’obligations individuelles, ont une orientation résolument internationale, jusque dans leur composante canadienne.

«Les FNB canadiens que j’achète, dit-elle, me donnent une participation dans les grandes entreprises américaines qui, à leur tour, ont une activité à l’échelle mondiale et me donnent un accès à l’Europe. Et les sociétés canadiennes que j’achète ont une activité aux États-Unis, à la condition de payer un bon dividende.»

Un équivalent canadien de ROBO a été lancé en novembre 2017 par FNB Horizons, de Toronto, souligne-t-elle, avec l’avantage additionnel d’une couverture de devise. L’achat du FNB américain ROBO constitue donc une exception pour la conseillère.

En plus de préférer les FNB couverts en dollars canadiens et qui offrent une exposition aux marchés internationaux, Dominique Vincent privilégie les FNB qui offrent une exposition aux capitalisations moyennes et grandes, et génèrent de bonnes performances à long terme.

Lorsqu’elle souhaite investir dans les grands marchés, comme celui couvert par le S&P 500, elle préfère les FNB à gestion passive. Si elle vise un secteur plus pointu, comme la gestion de l’eau, ou des secteurs émergents, la conseillère se tourne vers les FNB à gestion active. Dans ce dernier cas, elle étudie individuellement chaque titre compris dans le FNB pour en évaluer la qualité.

Les portefeuilles de Dominique Vincent calquent dans une grande mesure le portefeuille modèle Dividend Plus + Guided Portfolio de Raymond James. Et tant mieux, car il présente une belle feuille de route, une performance qui n’est pas qu’attribuable à celle des FNB. Pour l’année 2017, il affiche un rendement de 9,1 %, contre 5,9 % pour son indice de référence, le S&P/TSX Canadian Dividend Aristocrats. Depuis la création du portefeuille modèle en janvier 2012, son rendement annuel est de 11,2 % contre 9,6 % pour l’indice.

On ne peut en dire autant du portefeuille modèle Global Equity Guided Portfolio, dont elle s’inspire également. Depuis sa création en juillet 2012, il traîne à la remorque de son indice de référence, le MSCI World Index : 11,6 % de rendement contre 13 %.

Comme des «mandats externes»

Les FNB sont utilisés comme des «mandats externes» par Guillaume Desjardins-Tessier, conseiller en placement associé, qui gère un portefeuille en tandem avec Érik Moisan, conseiller en placement et gestionnaire de portefeuille.

Le recours de ces deux conseillers aux FNB est plus large que celui que leur réserve Dominique Vincent. Toutefois, ils occupent une part de seulement 15 % de l’ensemble de leur actif sous gestion qui, lui, est composé à 75 % de titres individuels, actions et obligations.

La part d’actions du portefeuille est composée dans son coeur à parts égales de 20 titres de grande capitalisation canadiens et de 20 titres équivalents américains. À cela se greffe un autre coeur obligataire sans nombre maximum ou minimum de titres.

Autour de ces deux noyaux gravitent divers «mandats externes» confiés surtout à des FNB gérés activement. Et l’assignation se fait ici autant du côté des obligations que des actions, sans revêtir une mission nécessairement exploratoire, mais plutôt tactique.

Par exemple, les deux gestionnaires ont recours au iShares Floating Rate Index ETF (XFR), que Guillaume Desjardins-Tessier explique comme «un positionnement défensif pour réduire la duration totale de nos titres obligataires et dont la volatilité est très faible. S’il advenait une forte hausse des taux d’intérêt, on vendrait notre position XFR pour se porter vers des titres à durée plus longue».

Un titre comme le FNB actif d’actions privilégiées Dynamique iShares (DXP) répond à des impératifs stratégiques plus fondamentaux. «Ce n’est pas un secteur où nous excellons, indique Guillaume Desjardins-Tessier, d’autant plus qu’il a beaucoup changé au cours des dix dernières années avec les nouvelles pratiques de révision de taux pour les actions privilégiées.» En plus, un tel FNB offre une liquidité supplémentaire, découlant du marché secondaire du FNB lui-même, dans un marché où la liquidité de titres individuels est souvent restreinte.

En quelques occasions, Guillaume Desjardins-Tessier fait appel à des fonds communs de placement (FCP), mais c’est seulement quand un FNB ne peut pas faire l’affaire. Par exemple, son exposition à l’Inde lui vient d’un FCP d’Excel Funds.

Car un FNB consacré à l’Inde n’existe pas au Canada, alors que ceux qui sont disponibles aux États-Unis ont recours à des titres internationaux comme Tata ou Mital via des «American Deposit Receipts» du New York Stock Exchange. «On n’a pas trouvé de FNB qui investit directement dans les entreprises actives dans le marché indien», note le gestionnaire.

Évidemment, le recours à des FNB augmente les frais de gestion du portefeuille, mais de façon minime, juge Guillaume Desjardins-Tessier, soit de 0,12 % à 0,15 %, quand la part de FNB dans le portefeuille atteint sa proportion maximale de 15 %.

C’est un faible coût pour un portefeuille dont la performance depuis 2013 est substantielle : 14 % de rendement annuel par rapport à 8,6 % pour le S&P/TSX. Ce portefeuille a un ratio de Sharpe de 1,5 pour les actions canadiennes et de 1,8 pour les américaines, ce qui indique un rendement élevé en raison du risque encouru.

Guillaume Desjardins-Tessier précise que ce sont «les rendements réels d’un client témoin investi dans nos portefeuilles d’actions canadiennes et d’actions américaines et n’incluent pas les frais de gestion» et que les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs.

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